Le canal de Bernistap et le tunnel de Buret / Houffalize

Le canal de Bernistap et le tunnel de Buret / Houffalize

Le canal de Bernistap et le tunnel de Buret / Houffalize

Le canal de Bernistap et le tunnel de Buret / Houffalize

L’idée de relier la Meuse au Rhin n’était pas tout à fait neuve lorsque Guillaume d’Orange Nassau se lança dans un des plus grands chantiers de son époque. L’entreprise avortée nous léguera un des sites les plus insolites de toute l’Ardenne : le souterrain de Buret ou le canal de Bernistap.

De la France à la Belgique en passant par la Hollande

Et, saut dans le temps, pour commencer : en 1814, l’Empire français commence à vaciller, l’empereur est exilé sur l’île d’Elbe. Sans savoir que Napoléon reviendra un an plus tard et sera définitivement battu à Waterloo,  le congrès de Vienne confie les destinées de ce qui n’est pas encore la Belgique, ni le Grand-duché de Luxembourg  au roi Guillaume de Hollande. Un garçon bien sympathique, au départ, mais qui va mal tourner. Ses maladresses, comme disaient alors les diplomates, feront qu’il sera rapidement pris en grippe par ses nouveaux sujets. L’imposition du néerlandais comme unique langue nationale, les vexations infligées aux catholiques (les Hollandais sont majoritairement protestants), l’augmentation des impôts, la censure de la presse et la laïcisation de l’enseignement font déborder le vase. Par la révolution de  1830, les Belges et les Luxembourgeois boutent Guillaume dehors et prennent leur indépendance.

 

Un projet pour ouvrir la voie du développement

Guillaume, s’il n’était pas très psychologue avec la diversité de ses sujets, avait cependant une vision économique progressiste. Conscient que le développement passait nécessairement par un réseau de communication efficace, il engagea une série de grands travaux. Et certains, comme notre canal de Bernistap, accéderont au podium des “Grands travaux inutiles”.

Les voies de communication les plus faciles pour l’époque sont incontestablement les voies d’eau, car elles permettent le transport rapide de tonnages importants. Si on conçoit bien aujourd’hui de développer  la mobilité par des liaisons entre deux autoroutes parallèles, il paraissait tout aussi évident au 19e siècle de construire ces liaisons entre deux fleuves parallèles, tels que la Meuse et le Rhin.

Guillaume se donna corps et âme dans ce projet.

L’Ourthe, la Wolz puis la Moselle, et enfin le Rhin

Sur la carte, on voit la Meuse à l’ouest et son passage à Liège qui s’industrialisait déjà en ce début de 19e siècle. On voit, à l’est, le Rhin qui traverse Bonn ou Cologne. Sur la carte, on a vite fait de tracer une ligne droite entre ces grandes cités.

Alors, pourquoi passer en Ardenne pour relier fleuves et rivières qui permettent les échanges commerciaux ? L’Ardenne est si éloignée des grandes activités commerciales.

Parce que, il fallait trouver un endroit où ces deux grands fleuves se rapprochent par l’intermédiaire de leurs affluents. Quitte à remonter aux sous-affluents, voire aux sous-sous affluents.

Et là, quelque part, à proximité des villages de Tavigny, de Buret et de Hoffelt, le ruisseau de Tavigny prend sa source en direction de l’Ourthe puis de la Meuse. De l’autre côté de la ligne de crête naît un autre ruisseau qui lui s’en va vers la Woltz, et puis la Sûre en direction de la Moselle pour rejoindre le Rhin. La liaison à créer entre les deux bassins fluviaux ne représentait donc que cinq kilomètres.

Le tracé est donc dessiné par la nature. Encore faut-il que ces rivières naissantes soient rendues navigables. Ce qui nécessite les grands travaux qui rendent le projet ambitieux et même très ambitieux. Plus des deux cents écluses seront nécessaires entre Liège et Wasserbillig, des kilomètres de chemins de halage, un travail colossal.

Cependant le gros morceau des travaux reste quand même de relier l’Ourthe et la Woltz ; là il faudra vraiment creuser un canal et entailler la colline pour que les rivières se rejoignent, renforcées par les ruisselets qui coulent entre Tavigny et Hoffelt.

Un canal, c’est entendu, mais pourquoi un tunnel ?

Pour joindre les deux bassins fluviaux, il faudra passer de l’autre côté de la ligne de crête en bateau. Par définition, une ligne de crête, c’est haut, à une altitude plus élevée que les deux ruisseaux que nous devons relier par un canal. Tellement haut qu’il faudrait au point culminant creuser de 60 mètres pour rejoindre le niveau qui relierait nos deux sources. Creuser sur soixante mètres de profondeur et sur plusieurs kilomètres, de long c’est un travail énorme avec les moyens techniques disponibles à l’époque. Les ouvriers et ouvrières étaient équipés de pioches, de pelles, de paniers en osier et de brouettes…

Là où il y aurait trop de déblais à évacuer, il est bien plus facile de creuser SOUS la terre et de faire un tunnel pour rejoindre les portions du canal venant de Bernistap à l’ouest et du village de Hoffelt à l’est.

Et voilà l’idée.

Les promoteurs eurent le bon goût de commencer ce grand projet par son passage le plus difficile : le tunnel qui devait s’étirer sur un tracé en ligne droite de 2528 mètres. Bien leur en prit, car la liaison fluviale ne sera jamais terminée.

Peu de temps après les débuts du chantier, les Hollandais furent renvoyés chez eux par les révolutionnaires de la future Belgique. Ils emmenèrent leurs capitaux et leurs finances, laissant le projet de Guillaume d’Orange en plan.
Recapitaliser le chantier par le nouvel état belge était en soi un grand casse-tête, mais surtout, le chemin de fer naissant rendait le transport fluvial beaucoup moins vital au développement économique. La liaison fluviale devenait inutile.

Ainsi donc, de la ferme de Bernistap s’en va un canal abandonné d’un peu plus d’un kilomètre pour arriver à l’entrée d’un tunnel qui devait traverser la colline sur deux kilomètres et demi pour rejoindre la tranchée de Hoffelt et relier l’Ourthe belge à la Wolz luxembourgeoise. Il fut creusé sur la moitié de sa longueur initiale avant l’abandon des travaux. Plus tard, un éboulement l’a bouché à trois cents mètres de l’entrée.

Que d’efforts, que de sueur pour rien, notre époque n’a pas inventé les « travaux inutiles ».

 

 

Le souterrain qui devait être creusé à 60 mètres sous le sommet de la crête ne sera jamais terminé et le rêve de Guillaume ne verra jamais le jour.

100 après

À la fin des années 1920, le canal était devenu ce qu’on appelait alors « un lieu de villégiature ».
Le canotage était une activité très à la mode.
(Photos : Collection Marian Struzik)

La ferme de Bernistap

 

 

La ferme de Bernistap était le point de départ du chantier du canal. On y faisait la cuisine, on y blanchissait le linge des ouvriers. Elle était le « poste avancé » des gestionnaires du chantier. Elle a retrouvé sa pleine fonction d’exploitation agricole dès la fin du projet et cela perdure encore aujourd’hui. En face de la cour de la ferme, le passage qui permet la balade du canal. La balade est réservée aux piétons car l’endroit est désormais classé en zone de protection « Natura 2000 ».

La tornade de juin 2021

Nous ne verrons plus jamais la ferme de Bernistap telle qu’on l’a connue depuis l’époque de la réalisation du canal et du tunnel.
Ni depuis que nous avons réalisé ce reportage en 2018.

Le 27 juin 2021, une terrible tornade s’abattit sur la ferme. En quelques minutes, les bâtiments de la ferme furent jetés à terre comme un château de cartes. Par miracle, il n’y eut pas de victime humaine, mais les bâtiments historiques furent complètement ravagés.

Ci-dessous, quelques photos comparent la situation d’avant (les photos du haut) la tempête et ce qui reste après (les photos du bas). Seul le logis de Monsieur Gerardy a été préservé et la toiture refaite, le reste n’a pas pu être reconstruit. Tout est détruit !
Merci à Monsieur Gerardy et à sa sœur de nous avoir un peu parlé de cet évènement dramatique. Nous pensons profondément au choc qu’ils ont subi ainsi qu’à la perte historique qu’a causée cette tornade.

Le canal est devenu une réserve naturelle (classée Natura 2000)

 

 

De la ferme de Bernistap à l’entrée du tunnel, il y a plus ou moins 1 kilomètre de canal. Arrachés à la colline, les déblais étaient remontés par des femmes portant des paniers en osier sur leurs dos. Lorsqu’on progresse le long du canal, on chemine sur un sentier surélevé constitué de tout le schiste extrait de la tranchée. Il régnait sur le chantier, une agitation sans commune mesure avec la quiétude qui baigne les lieux aujourd’hui. Les castors, qui ont envahi l’endroit, semblent vouloir continuer la tâche en abattant les arbres qui ont pris possession des remblais.

Même l’eau du canal s’est endormie sur ce prestigieux projet. Sans courant, l’eau claire au printemps se couvre de mousse dès la venue de l’été.

Le souterrain, qu’on n’appellera tunnel que plus tard

 

 

Il devait trouer la colline sur exactement 2528 mètres. Les ouvriers progressant d’environ 1 mètre par jour avaient fait la moitié du travail avant l’abandon du projet. Plus tard, un éboulement s’est produit à trois ou quatre cents mètres de l’embouchure. On peut encore distinguer les attaches qui servaient aux bateliers à haler leurs embarcations.

Souterrain ou tunnel ?

Les contemporains des travaux – et la chose n’est pas interdite de nos jours – parlaient de souterrain, à propos de Buret : tunnel est un mot anglais qui n’est apparu que plus tard, dans le sillage du chemin de fer.

Draguer ?

L’entrée de l’ouvrage s’est progressivement envasée au fil du temps. Le tunnel haut de quatre mètres ne laisse plus qu’un passage très étroit. D’aucuns voudraient lui rendre son aspect original, mais le site est désormais rendu à la nature. Le souterrain devenu grotte abrite des espèces protégées de chauves-souris.

Remettre le site en état ? C’est possible, selon un ingénieur retraité : “Tout est possible ! Certaines maçonneries pourraient être remises en valeur sans grande difficulté. Pour le reste, il faut draguer des tonnes de boue, et consolider des versants. Ça aussi, c’est possible, mais il faut amener les machines et le charroi sur place. Ce qui, moyennant une bonne coordination du chantier, pourrait se faire par une voie unique qui n’a pas besoin d’être une autoroute. Reste ensuite à savoir que faire des boues de dragage.

Bateaux

Les plus gros bateaux (des Bètchètes) destinés à naviguer sur le canal mesuraient 25 m de long, et 2 m 50 de large, pour un tirant d’eau de 80 cm. Charge comprise, leur poids maximum atteignait 60 tonnes. L’équipage était composé d’un batelier, de deux mariniers et d’un cheval. Dans les souterrains, la progression se faisait à l’aide de gaffes destinées à haler le bateau en s’accrochant aux barres et autres étriers disposés sur la voûte, à espaces réguliers.

L’illustration extraite de la brochure touristique présentant l’ouvrage montre bien par quelle méthode les bateliers faisaient progresser les « betchettes » à l’intérieur du tunnel.

En savoir plus

Couverture du roman : La rivière contrariée

La rivière contrariée : le roman de Gery de Pierpont

Sur fond de mission économico-politique à l’ancienne, La Rivière contrariée entraîne ses lecteurs dans une passionnante enquête à rebondissements. Ce récit d’aventures, tissé dans une page d’histoire aussi fascinante que méconnue, valut à son auteur le Prix Alex Pasquier (Roman historique) de l’Association des Écrivains belges (2003).

En version « papier » et en version numérique

http://larivierecontrariee.com/le-livre


 

canalmeusemoselle.wordpress.com
Le site du Cercle d’Etudes du Canal de Bernistap-Hoffelt

meuse-moselle1830.be
Le site des recherches historiques de l’auteur du roman


Où est caché ce tunnel ?

Bernistap

Bernistap

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Une brochure explicative et gratuite est disponible au Syndicat d’Initiative de Houffalize. Une balade de 15 Km est également proposée jusqu’à la découverte de l’entrée du canal.

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Des caillebotis adaptés aux promenades PMR à Vielsalm

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Superbe idée que de permettre à des personnes à mobilité réduite de profiter d’une belle balade au milieu des arbres et des taillis et d’être ainsi en contact direct avec les bruits de la forêt, le murmure et le frémissement des arbres, le chant des oiseaux. Des banalités ? Peut-être pour celles et ceux qui peuvent marcher et courir mais c’est une extraordinaire et bénéfique immersion dans la nature pour les autres…

(extrait de www.salmiens.be)

Au printemps 2019, l’ASPH (Association Socialiste de la Personne Handicapée) et le DNF (gestionnaire de la forêt domaniale) ont créé ce parcours sensoriel adapté. Parce que ce tracé de près d’un kilomètre est spécialement dédié aux personnes à mobilité réduite, les promoteurs ont tenu à ce qu’il soit réalisé par des personnes en situation de handicap de l’asbl des Hautes Ardennes.
Le circuit est parsemé de silhouettes d’animaux en bois à identifier et de plate-formes entourant les arbres.
Le tronçon de caillebotis, long de 200 mètres, est construit en bois de «Douglas», une essence résineuse originaire d’Amérique du nord mais très répandue en Ardenne. Outre que dans ce cas précis, les caillebotis facilitent la progression des voiturettes (fauteuil roulant), ils sont souvent installés pour baliser les chemins de promenade sur des sols qui demandent à être protégés. On les trouve fréquemment dans les réserves naturelles accessibles au public.

 

 

Sur la carte

Les caillebottis de Bêchefa

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Wathermal, aux marches de la Belgique | Gouvy

Wathermal, aux marches de la Belgique | Gouvy

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Aux confins de Gouvy, Wathermal poursuit une veille plusieurs fois séculaire sur la ligne de partage des eaux entre les bassins de la Meuse et du Rhin. Un bien beau village à découvrir lors d’une promenade, ou à l’occasion de sa traditionnelle Fête de la truite.

 

 

Le village de Wathermal

 

Loin de l’agitation du siècle, le coquet village de Wathermal préserve ses petites et grandes histoires sur l’un des versants de la vallée de l’Ourthe Orientale naissante, où de nombreux vestiges témoignent d’une occupation humaine fort ancienne. Nous nous trouvons ici, il est vrai, sur la ligne de partage des eaux entre les bassins de la Meuse et du Rhin, et sur le tracé de l’immémoriale voie reliant Cologne à Reims.
L’endroit est cité pour la première fois au IXème siècle en tant que villa royale carolingienne, et la tradition rapporte que le lieu dit « Grafen Garten » – jardin du comte – aurait vu s’ériger un château dont on n’a toutefois pas retrouvé de trace physique.

Côté étymologie, mieux vaut marcher sur des oeufs. Car même si l’origine germanique est peu douteuse, les thèses s’affrontent dont les plus communes lisent : limite des eaux, gardien du lieu de justice ou gardien de la montagne. Sans parler du souk invraisemblable qui a chamboulé l’orthographe des lieux – quand ce n’est leur dénomination – ici comme ailleurs, lors des derniers travaux officiels en la matière. Mais ça, c’est une autre – lamentable – histoire belge.

 

UNE CHAPELLE

 

 

La chapelle de Warhermal

 

 

Quoi qu’il en soit, la chronique rapporte qu’un comte de Salm, menacé par un violent orage, fit voeu de bâtir une chapelle dédiée à saint Donat à l’endroit même où la foudre venait de l’épargner. Telle serait donc l’origine de la chapelle de Wathermal, désormais placée sous l’invocation des Saints Hubert et Antoine mais dont les cloches – datées de 1369 – sont réputées écarter les feux du ciel.

 

 

Le vieux cimetière de Wathermal

 

Juché sur son éperon rocheux, l’édifice actuel a été consacré en 1769. D’aucuns font toutefois remonter l’origine de la tour à l’époque romane. L’inclinaison de son clocher, contrant les vents dominants, tendrait par ailleurs à en prêter la paternité au même auteur que celui de Beho.
L’ensemble ne manque pas de cachet, qui abrite entre autres un aigle-lutrin du XVIIème, un tabernacle initialement placé à Beho, et un bel ensemble de vitraux restauré après la seconde guerre mondiale. Mais la principale curiosité du lieu se situe à l’entrée du cimetière qui ceint la chapelle.

 

La tombe du moyen-âge au cimetière de Wathermal

 

Là, on découvre le couvercle tumulaire, en dos d’âne, d’une tombe chrétienne du Moyen-âge. Ce couvercle, marqué d’une simple croix presque effacée, ne recouvrait pas la tête du défunt. Les tombes de ce genre furent employées durant toute la période romane, et jusqu’au XIVème siècle pour les sépultures non apparentes. Elles sont extrêmement rares en Belgique.

Dans le même champ de repos, un quartier a été aménagé où s’inscrivent une pierre tombale armoriée portant la date de 1652, et un bel ensemble de croix en schiste bleu typiques de la région.

 

ET DES TRUITES

Voilà pour l’histoire. Mais l’originalité de Wathermal ne s’arrête pas là, tant s’en faut.
Ainsi, le déclin des activités agricoles n’a-t-il pas annoncé pour le village le début d’un tsunami de mauvais goût en matière de restauration qui en a submergé plus d’un. Le village y a échappé, le fait est assez remarquable pour être souligné et le résultat permet de se faire une bonne idée de ce que pouvait être la physionomie d’un village ardennais voici quelques décennies encore.

Sans doute le dynamisme du groupement local des « Amis de Wathermal » n’y est-il pas étranger, auquel on doit de nombreux aménagements contribuant à la qualité de la vie au village et, point d’orgue, une « Fête de la truite » de derrière les fagots qui attire chaque année plusieurs centaines de visiteurs pour un week-end d’animations diverses, et de dégustations dont lesdits salmonidés – invités à table – sont bien les seuls à se plaindre.

Servez le tout sur écrin de verdure : à découvrir d’un pas tranquille en suivant les belles promenades balisées du Syndicat d’initiative de Gouvy.

 

Ecrit par :Patrick Germain / 2008>
Crédit(s) photographique(s):Patrick Germain, François Rion, Les Amis de Wathermal.


 

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Où est Wathermal

Wathermal

La rando de Melo entre Ourthe et Wathermal

8,37 km.

 

01h.46

 

110m.

 

Chemin de Ourthe vers Wathermal

110m.

 

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La Calestienne, serpent d’Ardenne

La Calestienne, serpent d’Ardenne

La Calestienne, serpent d’Ardenne

La Famenne schisteuse est séparée de l’Ardenne par une bande relativement étroite (quelques kilomètres) mais continue, s’étendant de Trélon (F) à Louveigné, formée de roches calcaires d’âge dévonien appartenant au flanc sud du synclinal de Dinant : c’est la Calestienne, serpent d’Ardenne.

 

 

La Calestienne est une région étroite intercalée entre la Fagne-Famenne au Nord et l’Ardenne au Sud. Elle est caractérisée par la présence dans son sous-sol de roches calcaires mises en place dans les mers chaudes de l’ère primaire (au dévonien moyen c’est à dire il y a 370 millions d’années).

Elle s’étend sur quelque 130 kilomètres depuis Trélon (France) jusqu’à Louveigné en passant par Chimay, Givet, Han-sur-Lesse, Rochefort, Barvaux, Remouchamps.

 

 

La Calestienne du nord, vue sur le village de Wéris

 

La Calestienne du sud, le « Fondry des chiens » et ses roches calcaires. Photo : Wikimedia Commons, Dorian Claeys

 

L’origine du mot Calestienne est souvent attribuée au toponyme  » tienne « . Les tiennes sont des collines calcaires autrefois tapissées de pelouses sèches sur lesquelles les moutons pâturaient. En fait ce terme dérive du wallon  » calistiène  » lui-même provenant de l’allemand  » kalkstein  » (pierre calcaire = pierre à chaux).

La Calestienne présente des paysages beaucoup plus variés que l’Ardenne forestière située au Sud ou la Fagne-Famenne schisteuse, dépression humide et bocagère, située au Nord.

 

 

La Calestienne du nord, la route vers Durbuy.

Le Viroin de passage à Treignes

 

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3 balades à vélo en Calestienne

Le hameau d’Ollomont, sa curieuse chapelle et son vieux cimetière – Nadrin/Houffalize

Le hameau d’Ollomont, sa curieuse chapelle et son vieux cimetière – Nadrin/Houffalize

Le hameau d’Ollomont, sa curieuse chapelle et son vieux cimetière – Nadrin/Houffalize

Si Ollomont est connu pour la physionomie intrigante de sa blanche chapelle et du vieux, très vieux cimetière qui en constitue le jardin, le hameau lui-même insuffle un sentiment de sérénité.  Ici, tout est calme, luxe (pour qui convient que la sérénité est un luxe) et volupté (pour qui convient que la sérénité est volupté). Le gentil ruisseau qu’Edmond Dauchot a si souvent photographié s’en va vers l’Ourthe, parfois tumultueuse, parfois apaisée. Pour un explorateur de l’Ardenne, le passage à Ollomont s’impose.

 

 

 

Le hameau d’Ollomont, calme et ramassé, regarde un large horizon de brumes et de bois où l’Ourthe serpente entre les hauteurs. Une butte rocheuse, ceinturée par les vieux murs en schiste du cimetière, le termine à l’ouest. Au milieu des herbes et des tombes aux croix tordues ou droites, noires ou grises, s’élèvent des murs blancs qui intriguent, gais sous le soleil, un peu tristes sous la pluie. Ce sont les vestiges énigmatiques de la chapelle Sainte-Marguerite.

C’est ainsi que Francis Genicot  présente le rapport  de fouilles effectuées au milieu des années ’60 autour de cette mystérieuse chapelle.

L’auteur précise également que l’endroit est « attachant ». Et bien évidemment que l’endroit est « attachant », c’est le moins qu’on puisse dire. Du centre du village de Nadrin, la route qui rejoint le cœur d’Ollomont regroupe les constructions les plus récentes. Elles ne sont que quelques-unes,  et encore, récentes est un grand mot, la plupart sont encore bâties en pierres du pays. Le vieux village s’ouvre très vite sur une placette fleurie et un vieux chariot en bois qui sert de pot de fleur géant à la bonne saison. Il est vrai que le hameau est inscrit au concours des plus beaux villages fleuris organisé par la province du Luxembourg.

Une vingtaine de bâtisses, parfois fort bien restaurées, parfois pas, composent le quadrilatère de petites routes encerclant la chapelle et le cimetière. Beaucoup de ces maisons sont crépies et blanchies, ce qui est une caractéristique de l’architecture ardennaise ancienne. Les murs extérieurs étaient crépis à l’argile afin de protéger la maçonnerie dont le mortier était lui-aussi fait d’argile, beaucoup plus friable que le ciment.
Ces bâtisses sont anciennes, ça se voit, ça se sent, c’est authentique. Mais elles ne sont certainement pas les constructions d’origine du lieu. Car si on ignore avec exactitude à quand remontent les premières habitations, il est établi qu’Ollomont est un des plus anciens villages de l’actuelle commune d’Houffalize. Des indices  archéologiques parleraient de l’an 1015. Il n’y aurait rien d’étonnant  puisqu’on sait  que la région fut fréquentée bien avant cette période ; les traces de la « Villa romaine » de Nadrin en attestent.

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La chapelle Saint-Marguerite et le cimetière.

 

 

Installée sur un surplomb rocheux, la chapelle Saint-Marguerite est encadrée par le cimetière, lui-même ceinturé d’un mur en schiste très ancien dont les pierres du sommet sont mises sur chant (càd dressées plutôt que posées à plat).

L’aspect de cette chapelle est vraiment curieux, « on n’a jamais vu ces formes architecturales ailleurs » se dit le promeneur ou le photographe.
Et pour cause, l’explication  est somme toute fort simple : cette chapelle affiche les vestiges conservés d’une église qui a été démontée pièce par pièce.

Car si l’édifice est un peu moins ancien que les premières habitations du village, l’église (romane) est quand même datée du 12ème ou 13ème siècle. Là encore, les origines restent très floues. La chapelle fut citée une première fois dans des documents de 1354 ; citée ne veut pas dire bâtie. Elle est certainement plus ancienne, probablement édifiée sur les ruines d’une autre église en bois encore plus ancienne. A moins qu’elle ne prenne place sur un ancien ermitage ? Mais que ferait un ermite sur un éperon rocheux, alors qu’un ermite a plutôt pour habitude de chercher solitude et discrétion ? Cet éperon rocheux, n’était-il pas auparavant un lieu fortifié ? Malgré les fouilles organisées en 1965, les questions restent extrêmement nombreuses, de quoi nourrir  les discussions des archéologues et historiens, et de quoi – pourquoi pas – alimenter de nouvelles légendes ardennaises.

Durant sa longue vie de plusieurs siècles, la chapelle, ou plutôt l’église puisqu’elle avait les proportions d’une église avant qu’elle ne montrât son aspect actuel, a subi de nombreuses modifications. Transformée entre 1739 et  1745, elle fut encore agrandie en 1872-1873. Il existe des photos et des croquis présentant l’état  du bâtiment de cette époque, c’était sans conteste la physionomie d’une vraie grande église de village.

En 1907, on la jugeait pourtant vétuste, et la paroisse divisée sur la question depuis quelques années prit clairement le parti de créer un nouveau lieu de culte à Nadrin. L’antique sanctuaire fut donc démonté, les matériaux servirent à l’édification de l’église de Nadrin. On ne conserva que la tour et le clocher ainsi que les absidioles qui l’encadraient.

Et patatras, après 1909, alors que le siège de la paroisse prenait définitivement place à Nadrin, le sommet de la tour s’effondra, sans-doute affaibli par le démontage de l’architecture principale. Un toit à deux pans fut placé au niveau où les murs étaient restés debout.

Tant le cimetière que la chapelle sont classés sur la liste des monuments historiques de Wallonie. La chapelle bénéficia d’une réfection importante en 1961.

 

 

 

Restitution de l’église d’Ollomont réalisée par L.F. Genicot. En rouge, nous y avons superposé les volumes subsistants.

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Sainte-Marguerite, fêtée le 20 juillet, est patronne de la paroisse et de la chapelle.

 

 

Née en Syrie à l’époque où Rome et ses légions dominait le monde connu, Marine comme elle s’appelait avant de devenir Marguerite, se convertit et souhaita vivre dans une communauté chrétienne. Son père outré de colère la chassa.

Après 2 ans de voyage, elle atteignit notre terre d’Ardenne très boisée, rude et sévère, où tout faisait contraste avec la patrie fleurie et riante d’où elle avait fui. Elle tint ce pays pour la borne du monde. En suivant les méandres de la rivière Ourthe, Marguerite parvint un jour à la partie la plus sauvage de la vallée (c.à.d. entre le confluent des deux Ourthes et Maboge). Là, elle rencontra, plantée au bord de l’eau, une haute aiguille de schiste ressemblant à un menhir.

Au pied de cette roche, elle remarqua une excavation assez vaste et haute et bien exposée au midi qui s’offrait à elle comme un gîte sûr. Elle connut à ce signe que là devait s’arrêter sa marche d’errante et que là se fixerait pour un temps sa destinée. Elle rencontra les habitants de l’endroit, des Celtes. Elle aida aux travaux des champs et des bois, donna de si bons conseils que les récoltes furent plus riches que jamais. Tous l’aimaient et la vénéraient.

Pourtant, elle annonça un jour qu’il lui faudrait rentrer dans son pays. Malgré les protestations de ses amis, elle partit.

Revenue en Orient, Olybrius préfet d’Antioche voulut en faire sa femme. Son refus la condamna à mort, le préfet la fit décapiter.

Cependant, si vous avez de mauvaises lectures, vous croiserez certainement un ou l’autre témoignage qui soutiendra que Marguerite n’est jamais passée par Ollomont. C’est faux évidemment. smile

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marguerite_d%27Antioche

La Cresse  Sainte-Marguerite

 

 

En 1906 les habitants d’Ollomont déposèrent une statue de la Sainte sur la tête de rocher  où elle vécut, à quelque pas du village. C’est là qu’elle était censée avoir vécu du moins, car de mémoire d’homme, personne ne se souvient d’un quelconque aïeul qui l’aurait connue.

Bien entendu, les légendes locales qui revisitent sans cesse l’histoire donnent au cours des siècles une multitude de versions. Ainsi, Marguerite ne serait certainement pas morte en Orient mais bien là où elle avait passé la majeure partie de sa vie, dans la grotte (une légère excavation en réalité) creusée sous la « cresse », un mot wallon qui signifie « crête ».

Il se dit que, à sa mort, les habitants d’Ortho (ah ! les vauriens) auraient voulu déplacer le corps de la défunte sur un char que les chevaux de l’attelage, pourtant nombreux,  n’arrivèrent pas à déplacer. Il se dit dans d’autres chaumières que ce sont les habitants d’Hubermont (ah ! les chenapans) qui auraient tenté d’emporter la dépouille ; qu’ils échouèrent également. Ce qui rassemble les conteurs autour des âtres villageois d’Ollomont, est que, seul un paysan du hameau put, avec un attelage très léger, déplacer le corps jusqu’au cimetière que nous connaissons bien désormais.

Mais, sans doute, l’appel des racines tenaillait-il Marguerite, même morte. Car le lendemain de son déplacement au village, son corps disparut du cimetière et à la place, on trouva une lourde statue de bois. Ce serait celle qui accueille maintenant les fidèles à l’église de Nadrin.

La petite balade de 4,5 km, au départ du centre de Nadrin, passe par là. Nous passerons sur le seuil de ce qui fut l’habitat de Marguerite, et longerons l’Ourthe sur sa rive droite. Puis il nous faudra remonter vers la route du Hérou. Nous aurons le choix de rentrer par le chemin le plus court pour boucler les 4,5 km, ou de bifurquer vers le Rocher du Hérou qui prolongera un peu la balade. C’est peu praticable avec une poussette, surtout dans la première partie entre Ollomont et la rive de l’Ourthe qui descend par un chemin un peu escarpé.

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Edmond Dauchot, le photographe de l’Ardenne d’autrefois.

 

Edmond Dauchot à sa table de travail – page extraite de « Edmond Dauchot – le photographe de l’Ardenne d’autrefois »

 

Né en 1905 dans la province du Hainaut, au sein d’une famille de petits industriels, Edmond Dauchot ne se sentait pas imprégné du  sens des affaires. L’entreprise, les chiffres ne l’intéressaient guère, il se classait plutôt parmi le « contemplatifs ».

En 1930, avec sa jeune épouse, il quitta la briqueterie familiale et trouva à s’installer dans un petit, très petit, hameau de la commune de Nadrin. Le presbytère d’Ollomont  était inoccupé, il l’acheta et s’y posa.

Il n’était pas fortuné, mais pouvait se prévaloir d’une certaine aisance qui lui permettait de vivre sans excès. On se doute que l’héritier d’une famille de bonne bourgeoisie qui s’installe à Ollomont ne cherche pas la vie de château. Ce qui motive Edmond, c’est l’observation, oui décidément, c’est bien un contemplatif. S’il contemple son nouvel environnement et ses nouveaux voisins, il est amusant de deviner combien il dut lui-même être observé, analysé, jaugé même, par les villageois. Dame, à l’époque, les villages ardennais vivaient en vases clos.

La simplicité, et très probablement la discrétion du nouveau venu durent plaire aux rudes Ardennais. L’intérêt qu’il portait à la vie et aux activités du village l’aida sûrement à passer l’examen d’admission au sein de la petite communauté.

Il tâta un peu de la peinture, fréquenta – toujours un peu – quelques artistes ardennais, mais c’est avec sa découverte de la photographie que son appétit d’observation prit toute sa dimension et s’assouvit. S’il était motorisé – une motocyclette d’abord, une petite automobile par la suite – c’est surtout à pied qu’il se déplaçait. Les quelques clichés rapportés d’une ou l’autre excursion au Grand-Duché sont rares. Par contre, c’est plus de 18.000 négatifs qu’il a laissés de ses expéditions locales. Il avait bien conscience qu’il fallait, d’urgence, immortaliser un monde qui changeait très vite, un monde qui disparaissait.

« Elle [l’Ardenne] vécut ou fut vécue, elle se meurt ou elle est morte sous beaucoup de ses aspects. L’intensif progrès matériel ne l’a pas encore définitivement anéantie, mais il l’a amoindrie, altérée jusqu’à n’en plus laisser subsister que des restants. A preuve, ces bouquets de photographies d’un passé proche, comme des touffes d’immortelles qui se dessèchent lumineusement dans des vases : curieuses, jolies, vives encore et émouvantes de souvenirs. Elles rappellent une belle saison en allée. » (1971)  (note d’Edmond Dauchot relevée par Jacques Cornerotte dans Regards d’Ardenne n°3 – 2013)

Ceux qui aiment l’Ardenne, sa terre, son mirage,  ne lui seront jamais assez reconnaissants d’avoir écrit en images cette vie âpre et paisible que le temps a laissé filer entre nos doigts.

Edmond Dauchot disparut en 1978.

Les livres consacrés à Edmond Dauchot

Ardenne, 35 photographies sur des textes d’Octave Servais – éd. PIM services 1938 (plusieurs bibliographies annoncent la date de 1958, peut-être est-ce une réédition)

Ardenne bien aimée, préface d’André D’Hotel, Duculot 1976

Ardenne Buissonnière, Jean-Pierre Orban, Edmond Dauchot, journal et photos 1937-1971, Duculot 1984

Edmond Dauchot, Le photographe de l’Ardenne d’autrefois, René Hénoumont, introduction de Georges Vercheval – La Renaissance du livre 2000

L’Ardennais, photographies d’E. Dauchot, commentaires d’A. Moxhet, Bastogne Musée en Piconrue 2012

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En 2011, la famille d’Edmond Dauchot a confié la gestion du fonds photographique de son aïeul au Musée de la Grande Ardenne en Piconrue à Bastogne.
Le désir de la famille était de permettre la valorisation de cette oeuvre composée de plus de 18.000 négatifs.

Depuis, le musée relève le défi au travers de publications dont « l’Ardennais », ouvrage de plus de 300 pages publié en 2012 et déjà réédité depuis. Le texte a été confié à un spécialiste de l’Ardenne : Albert Moxhet. Quant aux images, le regard, c’est celui d’Edmond Dauchot, le grand photographe qui sut voir et donner à voir l’Ardenne d’autrefois dans sa vérité singulière.

Vers le musée En Piconrue

Omer Englebert, romancier, essayiste et biographe.

Edmond Dauchot ne fut pas le seul artiste renommé ayant occupé les lieux. Omer Englebert naquit à Ollomont en 1893. À 16 ans, il quitte son village pour faire des études en divers établissements franciscains. Il mena une carrière ecclésiastique, fit de nombreux voyages et donna de nombreuses conférences.

En traversant le village, en parcourant les ouvrages consacrés aux photos de Dauchot, on comprendra pourquoi le « Père Omer » n’a pas pu oublier son village natal. Ses nombreux écrits comptent deux romans dont le titre ne laisse aucun doute sur l’origine géographique qui les a inspirés : « Le curé Pecquet (1934) » suivi de « La sagesse du curé Pecquet (1935) ». Lorsqu’on sait que le nom de famille apparait sur les tombes du vieux cimetière et que ce patronyme si sympathique aux Ardennais et aux Liégeois*  est encore bien ancré dans le village, il n’y a aucun doute sur les modèles qui ont servi au romancier.

* de Pecquet à Peket, il n’y a qu’un pas, à peine une goutte

Anecdote

Pour compléter la série de photos d’illustration, nous sommes passés deux fois à Ollomont. En automne, un jour de semaine en matinée. Là, il était possible de s’immerger dans le calme du lieu, de papoter avec trois ou quatre habitants sympathiques qui vaquaient à leurs occupations. C’est ainsi que j’ai rencontré René, qui me raconta la découverte d’un puits maçonné de six mètres de profondeur alors qu’il aménageait la vieille étable en gîte rural. René a eu le bon goût de préserver ce témoin de l’incroyable labeur dont étaient capables les « anciens ». Où allaient-ils chercher le courage de s’attaquer à de tels travaux, équipés d’un outillage qui paraîtrait dérisoire aujourd’hui ? Le puits fut probablement condamné lorsque les canalisations d’eau courante furent installées.

www.facebook.com/AuVieuxPuitsOllomont

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Rédaction et photos : Fr. Rion – 2020
Sources : La chapelle Sainte-Marguerite à Ollomont – Rapport de fouilles – Ardenne et Famenne n°1 – 1966  /  Trésors d’Ardenne- Musée En Piconrue -1987  /  Service du Livre Luxembourgeois
Syndicat d’Initiative de Nadrin  /  Les ouvrages consacrés à Edmond Dauchot
Merci à Pierre Nicolas pour la relecture

Ollomont

Ollomont

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Haute-Bodeux sous le soleil ou la neige | Trois-Ponts

Haute-Bodeux sous le soleil ou la neige | Trois-Ponts

Haute-Bodeux sous le soleil ou la neige | Trois-Ponts

Il est des endroits discrets par nature et qui ne cherchent pas la notoriété bruyante et tapageuse. Haute-Bodeux fait partie de ces villages où tout semble paisible, tout spécialement sous la couche de neige qui a surpris les Ardennais en cette fin d’hiver.

 

Village ou hameau ?

Lorsque la grande sœur, Basse-Bodeux, était une commune à part entière, avant de devenir elle-même une des entités de Trois-Ponts, Haute-Bodeux était bien évidemment relié au bourg principal dont il est distant d’à peine deux kilomètres. Si l’administration et les activités se sont toujours concentrées en bas – à Basse-Bodeux – c’est pourtant en haut – à Haute-Bodeux – que se dresse le plus majestueux monument des deux Bodeux : le château.

 

 

 

Le château de Haute-Bodeux

 

 

 

Il est modeste et solide puisqu’il fut l’ancienne maison forte de la famille de Rahier. Cette très ancienne famille qui donna son nom au village de Rahier se développe considérablement au cours des siècles. Elle essaima jusqu’à donner naissance à la branche de Bodeux vers 1570. Le manoir est l’ancienne maison forte de la famille de Rahier. Il est de dimensions moyennes, en moellons de grès, avec une tour carrée rajoutée par la suite. La demeure seigneuriale est bien-entendu accompagnée d’une ferme à l’arrière dont l’ancrage porte la date de sa construction 1661. Le porche que nous apercevons du village est l’accès à la cour de la ferme. L’entrée principale du château se fait par un chemin privé de l’autre côté de la propriété.
Le manoir passa par plusieurs propriétaires après la Révolution pour entrer en possession de la famille Godin depuis le milieu du 20 ème siècle.
Aujourd’hui, sous le nom de « Castel Bodeux », il est transformé en location de vacance. Mais le bâtiment a conservé toute sa rusticité.

 

 

La chapelle

 

Il n’y a pas d’église ni de cimetière, il faut descendre à Basse-Bodeux. Pourtant, il y a bien une chapelle dédiée à Notre Dame des Pauvres. Elle fut inaugurée et bénie en 1957 grâce à une aide financière de la commune de Basse-Bodeux. Car jusqu’alors, les fidèles priaient dans un grange du village, Ils y récitaient le chapelet pendant les mois de Marie c’est-à-dire les mois de mai et d’octobre.
C’ est en 1956 que la commune de Basse·Bodeux accorda une aide financière de 100.000 francs pour la construction d’un sanctuaire à Haute- Bodeux. Différents corps de métiers et les habitants bénévoles construisirent cette chapelle au centre du village.
En 1959 arriva un nouvel habitant dans le patelin. C’était l’Abbé Gustave du MOULIN, un ancien prisonnier politique. Dans cette chapelle, il célébra la messe presque chaque jour pour le plus grand bonheur de tous, surtout pour les aînés. Le chapelet y était également récité comme d’habitude.
En 2007, fut fêté le cinquantième anniversaire de la bénédiction de cet édifice avec les anciens du village et des environs. Actuellement, une messe y est célébrée au moins une fois par an.

 

Le bureau de poste

 

Le bureau de poste, c’est malin, ne vous laissez pas prendre par ce titre à deux balles. Même avec la boite rouge accrochée au mur, ceci n’a évidemment jamais été un bureau de poste mais tout simplement une habitation traditionnelle ardennaise. Il y a un certain temps comme vous pouvez le constater.
S’il reste quelques traces des menuiseries, portes ou fenêtres, le remplissage des pans de bois a complètement disparu. La construction en colombages est la plus ancienne technique de construction en Ardenne où la pierre est certes bien présente, mais difficile à extraire. Pensons que nos ancêtres n’avaient que des pioches et des brouettes pour exploiter les carrières, il était plus simple d’abattre des chênes dans la forêt toute proche et de ramasser l’argile dont le sol ardennais est bien pourvu. Les colombages, ces espèces de châssis de bois, sont encore très souvent visibles dans toute la région que constitue l’ancienne Principauté de Stavelot-Malmedy. Entre les traverses verticales, horizontale et obliques qui constituent l’ossature, étaient enchevêtrées des branches de noisetier ou des lattes de chêne refendues. Le tout était bourré d’argile mélangée à de la paille et des poils d’animaux lorsqu’on en disposait.
Ici, ne subsiste que les grosses poutres de chêne, le reste a été emporté par les intempéries. On convient qu’il serait vraiment dommage de laisser ce témoin du passé se détériorer plus avant.

Les sorcières

Aux deux Bodeux aussi, il y eut des sorcières et des sorciers, ou en tous cas des manants condamnés pour être possédés. Ce fut le cas de Jeanne Serva condamnée par la cour de Bodeux en 1616 ; ou encore de Crespin le Laid jugé à Bra sur Lienne en 1619. Il raconta lui-même, sous la torture, tous les sabbats auxquels il avait participé. Il décrit le Diable avec beaucoup de précisions.
Entre mai et juin 1604, 143 personnes furent interrogées par la cour de justice de Bodeux. Nombreuse furent accusées d’avoir causé la mort d’enfants, de vaches par empoisonnement ou en répandant des maladies chez certaines familles.
Si votre potager produisait plus que celui du voisin, cela renforçait la suspicion à votre égard, c’est ce qui arriva à la fille de Jehenne, la veuve Grand Voick. La mère elle-même fut jugée pour d’autres faits. A l’époque, les titres étaient héréditaires, on dirait bien que la situation de « Macralle » également.

L’Hostellerie du Doux Repos

C’est un hôtel-restaurant installé dans le village depuis plus de quarante ans. Treize chambres aux tonalités différentes sont disponibles, accès au jardin ou vue imprenable sur les alentours verdoyants.

www.douxrepos.com

 

 

 Mediardenne 2020

Sources : Travail fin d’études Ch. Gobbe  + www.https://paysdesaintremacle.wordpress.com/

 

Où est Haute-Bodeux

Haute-Bodeux

Trois-Ponts



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Vielsalm




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La rando de Melo à proximité de Haute-Bodeux

A la base je m’étais rendue à cet endroit que je connais bien pour y faire des photos de brume, mon amour pour la nature a pris le dessus et je suis partie randonner dans le brouillard.
Mon plaisir fût à la hauteur de mes découvertes.
Cette sensation de « première fois » dans le silence feutré du brouillard était magique !
Que ce soit sous le soleil ou avec de la neige, ce petit coin paisible sur les hauteurs de Trois-Ponts est un joli écrin naturel de calme et de beauté. En se promenant le long des chemins, on ressent une atmosphère assez particulière. La brume ajoute une note mystérieuse assez envoûtante. Le lieu regorge d’ailleurs de légendes concernant les sorciers et sorcières au Moyen Age.Ce petit coin des Ardennes vaut vraiment le détour.

Une multitude sentiers et chemins vous emmènent dans toutes les directions, que ce soit vers Rahier, Trou de Bra, Stoumont ou LIerneux. Petit(e) randonneur(se) ou adeptes de grandes distances, cet endroit est fait pour y randonner avec plaisir.
La variété de la faune et de la flore ne décevra personne

Le 15 novembre 2020
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La vidéo

La rando

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Ce Kronenburg là n’est pas de la petite bière (Allemagne)

Ce Kronenburg là n’est pas de la petite bière (Allemagne)

Ce Kronenburg là n’est pas de la petite bière (Allemagne)

C’est à pied que l’on visite le coeur de Kronenburg, aux Marches de l’Est : à l’ombre des vestiges du burg, les maisons à colombage du XVII° et XVIII° siècle racontent l’histoire dans l’écho des pas sur les pavés, tandis qu’une silhouette s’efface dans l’angle d’une voûte. Celle d’un Templier, peut-être ?

(suite…)

Chassepierre, son église et sa boucle de Semois.

Chassepierre, son église et sa boucle de Semois.

Chassepierre, son église et sa boucle de Semois.

C’est peut-être la Semois qui s’écoule si paisiblement en bordure du village qui donne cette impression de sérénité à l’endroit. La photo qui illustre le titre ce cet article est sans-doute l’angle de prise de vue le plus utilisé des photographes pour immortaliser Chassepierre. S’il y a autant de photographes que de pêcheurs sur cette rive de Semois, c’est tout simplement parce que l’endroit est magnifique.

Pourtant, un dimanche matin de juillet, on aurait pu s’attendre à une effervescence touristique telle qu’on les connait dans les endroits reconnus comme les plus beaux de la région wallonne. Chassepierre, en effet, bénéficie du label officiel des « Plus beaux villages de Wallonie », depuis longtemps.

Ici, tout n’est que calme et volupté. Ce n’est pas toujours le cas, loin de là. En ce matin de juillet, on aperçoit déjà aux panneaux d’affichage et aux fenêtres des maisons, les affiches qui annoncent le prochain Festival des Arts de la Rue. Cet évènement de portée internationale, amorcé en 1974, draine chaque année au mois d’août plus de 50 compagnies d’artistes du monde entier près de 30.000 spectateurs de tous âges. Les 200 habitants du village doivent être sérieusement secoués par l’agitation qui règne durant la préparation, et bien entendu pendant le week-end que dure le festival. Secoués, mais heureux, car chaque année ils ouvrent leur village, ils accueillent les artistes, ils se mobilisent pour offrir d’année en année, un spectacle authentique toujours plus spectaculaire.

Le village

 

 

 

L’occupation permanente des lieux est très ancienne, au néolithique* probablement. Les premiers habitants s’installèrent dans une grotte, qui s’appelle aujourd’hui le « Trou des fées », en bas de l’église et sous les ruines aménagées de l’ancien moulin. Ces grottes calcaires ont donné les racines de son nom au village : « Casa petrea » (c’est-à-dire : Maison de pierre ») dont on trouve les premières transcriptions administratives vers l’an 715. On sait qu’une villa romaine s’y éleva, suivie d’un château médiéval détruit au XIVème siècle par le Prince-Evêque de Liège et que selon certaines sources, quelques 300 ans plus tard, Louis XIV fit détruire un bastion fortifié en même temps que les châteaux de Florenville et de Chiny.

*Néolithique : Débuts de l’agriculture et de l’élevage,
donc de la sédentarisation de l’espèce humaine. Entre 7.000 et  3.300 ans avant notre ère.

Les grottes de  « Trou des Fées » se visitent à la demande, le visiteur découvre qu’elles se confondent avec les caves de l’ancien presbytère. C’est une curiosité, mais pas vraiment exceptionnelle. Des milliers de visiteurs ont déjà découvert le site. Mais, un d’entre eux  aurait-il visité le sous-terrain qui relierait, dit-on, Chassepierre à Carignan distant d’une quinzaine de kilomètres? Enfin, c’est ce qu’on dit, le sous-terrain n’est sur aucune carte et les brochures touristiques en parlent fort peu ; on peut donc supposer qu’il n’existe pas.

Ce serait trop dommage de couper court à la légende, imaginons une « vraie » version

Chassepierre étant en Belgique et Carignan en France, l’entrée du sous-terrain fut masquée avec grand soin à la fin du 19ème siècle par les trafiquants de café et de tabac. Les zélés gabelous ne le découvrirent jamais. Qui sait si aujourd’hui encore, un ou l’autre ne passe pas »en douce » un peu de tabac de Semois dans un sens et un peu trop de pastis dans l’autre.

 

 

 

 

En fouinant dans le village, je suis tombé sur cette salle d’exposition ouverte ce dimanche matin. Je suis donc entré. Houlà, voyant les photos affichées aux cimaises, j’ai très vite remballé mon appareil photo dans son étui. Les images que j’avais faites ce matin ne pouvaient souffrir aucune comparaison avec les travaux de l’habitant des lieux. J’étais dans la galerie de l’Ancien Moulin, chez Etienne Lenoir un photographe animalier professionnel. A visiter absolument lorsque vous passerez à Chassepierre.

 

 

L’ancien moulin. Il en reste peu de choses, ici les meules en pierres. Les ruines sont sécurisées, on peut s’y promener sans danger.

 

 

 

Sur le haut du village, le marché fermier a lieu tous les dimanches matin. Marc Poncin (à droite sur la photo, en rouge) est un peu l’homme-orchestre des lieux. Il m’a fait goûter le ZOUP de Chassepierre, un apéritif à base de vin blanc et de … canelle. C’est délicieux.

 

 

 

passerelle du Breux

Reconstruite sur les ruines de l’ancien pont du tramway, la passerelle du Breux permet de relier les deux entrées basses du village, côté Semois. Cette passerelle crée une nouvelle voie « Ravel » et joue un rôle essentiel dans la circulation des personnes lors du fameux Festival international des arts de la rue. C’est en 2003, au vu du succès grandissant du Festival et de l’importance de pouvoir y dépêcher rapidement des secours en cas d’accident, que les autorités communales et provinciales décidèrent d’unir leurs efforts pour permettre cette reconstruction. Le choix des matériaux s’est orienté vers une réinterprétation des matériaux d’origine. Ce qui restait des éléments en pierre a été restauré au minimum et stabilisé, afin de laisser un témoignage patrimonial et historique. La structure même de la passerelle a, comme par le passé, été réalisée en acier, mais la forme, la hauteur et le système porteur ont été adaptés aux technologies et exigences nouvelles.

 

 


La pierre et l’ardoise

Des maisons en pierre, il en est toujours question aujourd’hui. Heureusement, les destructions de villas, châteaux et autres bastions ont cessé, et depuis plusieurs décennies, les habitants ont pris conscience de la valeur patrimoniale de leur village. Implantées dans un alignement tout gaumais, les constructions du 18e et 19e siècle accolées les unes aux autres forment le quadrilatère central qui fait face à l’église. De là, rayonnent quelques voiries rurales vers le village de Sainte-Cécile à l’ouest et celui de Lacuisine à l’est. Le village n’est pas directement impacté par la route nationale, quel bonheur.

L’église Saint Martin.

L’église ainsi que l’ancien cimetière et le mur de pierre qui ceinture le tout datent de 1702, le presbytère quant à lui fut construit en 1790. L’église et le cimetière sont classés par la Commission royale des monuments et sites depuis 1994. Le clocher de style qualifié de « baroque » présente une silhouette bulbeuse et prolongée par une élégante flèche à deux collerettes. C’est au 19 ème siècle que fut ajoutée l’horloge, d’une manière un peu maladroite, en plein centre de la date de construction en chiffres forgés dans le fer et ancrés dans la façade. Le bâtiment subit bien-entendu d’autres modifications et transformations au cours de siècles, c’est en 2015 que se terminait une grande campagne de restauration. Le bâtiment se dégradait de manière inquiétant suite aux attaques de l’humidité sur la toiture et les murs.

A l’origine, l’église était recouverte d’un enduit blanc, destiné à protéger la maçonnerie. Au fil du temps, le crépi s’est détérioré pour laisser apparaitre les pierres, si bien qu’il n’existe aucune photo de l’église blanche d’avant 2015 ;  tout au plus une ou l’autre peinture, dont une accrochée dans la salle du Collège de Florenville. Les restaurations de 2015, outre les rénovations classiques apportées à la toiture et aux corniches ont permis de rendre à l’église sont aspect originel en la recouvrant de nouveau d’un enduit blanc à la chaux laissant apparaître le relief des pierres.

 

 

Eglise Saint-Martin fleurie

Je croyais que c’était pour m’accueillir en Prince que le tapis rouge avait été déroulé et que l’église avait été si bien fleurie ce matin. Et bien non, la veille a eu lieu un prestigieux mariage. J’aurais quand-même un peu profité des fleurs… et vous aussi.

 

Le vieux cimetière de Chassepierre

Le vieux cimetière est désaffecté, il abrite une belle variété de croix funéraires, en fer, fonte, en schiste ou pierre calcaire.

 

L’église a retrouvé sa blancheur de jadis. Voyez le panneau indicateur qui indique Carignan. Par la route ou par le sous-terrain ? 😉

 

Texte et photos : François Rion 2017/2018


Où est Chassepierre

Chassepierre

 

Chassepierre

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Bouillon




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Lire
Martin le pêcheur

Etienne Lenoir _ Editions Weyrich

Étienne Lenoir s’est lancé à la poursuite de cet oiseau singulier, presque rare. Le photographe passionné qui s’est installé en bord de Semois nous offre une véritable découverte du martin-pêcheur.


 

Lire

L’invention Chassepierre

Alain Renoy – Ed. Weyrich

Personne. Non, personne n’aurait pu le deviner. Lorsqu’une poignée de poètes, en 1974, fit sonner ses rimes par les rues du village, qui aurait pu prédire que, 40 ans plus tard, le Festival des Arts de la Rue de Chassepierre serait un événement d’une portée internationale ?

Vers le site web du Festival des arts de la rue.

La Baraque de Fraiture

La Baraque de Fraiture

En d’autres lieux, on aurait certainement baptisé l’endroit : le Col de la Baraque de Fraiture. Parce que le site culmine à 652 mètres d’altitude, il est ainsi la deuxième « montagne »  de Belgique après le plateau des Hautes-fagnes englobant la Baraque Michel et le signal de Botrange et la « Weisser Stein » de Bullange.

 

La « Fagne de Bihain » illustre bien le cadre désolé de l’endroit avant que les routes ne traversent la région.

 

Il paraitra sans doute prétentieux de parler de montagne, mais il est un fait que la flore naturelle du plateau des Tailles qui entoure le carrefour de la Baraque est comparable aux plantes de montagne, et même de montagne nordique. La linaigrette par exemple qu’on retrouve également en Hautes-Fagnes. Avant l’introduction massive de l’épicéa en Haute Ardenne, le paysage la plupart du temps les pieds dans l’eau et la tête dans le brouillard, se montrait fort inhospitalier. Les landes désertiques couvertes de bruyères, n’étaient parcourues que par les sangliers, quelques  loups, les réfractaires fuyants les conscriptions napoléoniennes ou quelques intrépides marchands que leurs affaires obligeaient à passer par là.

En 1838 seulement, les routes se dessinèrent plus précises, de Liège vers Bastogne et de La Roche vers Vielsalm et la Prusse. Un habitant du village de Fraiture – un malin ce Pierre-Antoine Molhan – bâtit au croisement des routes une masure en argile et torchis où ne tardèrent pas à s’arrêter les voyageurs. Le malin Molhan avait bien compris l’importance stratégique de l’endroit ; d’où qu’on vienne, il fallait grimper longtemps pour arriver au croisement, c’était assurément là qu’il fallait offrir boissons et collations aux bêtes comme aux gens. Bien vu Pierre-Antoine !

Molhan fit fortune, aménagea de mieux en mieux sa bicoque de paille pour la transformer en un solide bâtiment en pierres qui résistait sans trop se plaindre au climat de l’endroit. Le bâtiment existe toujours aujourd’hui ;  Molhan n’y est plus mais les voyageurs sont toujours soulagés de trouver boissons et bon repas à l’Auberge du Carrefour.

 

Une vue des nombreuses apparences subies par la Baraque de Molhan. Cette « version » de l’édifice fut détruite durant la guerre 40’/45′

 

Le Major Parker et la Bataille des Ardennes

Molhan avait pressenti l’importance stratégique du carrefour, il ne fut pas le seul.

Le 19 décembre 1944, cela fait trois jours que l’armée allemande a lancé la contre-attaque. Se repliant de l’Eiffel en passant par Salmchâteau, le major  Arthur Parker et la centaine d’hommes qui lui reste passe au Carrefour de la Baraque de Fraiture. Il y a là un incessant balai de transports de troupes et de matériel américains allant dans tous les sens ; ceux qui se replient, ceux qui vont renforcer les positions et certainement, ceux qui ne savent pas où aller. Le carrefour routier est un passage obligé, impossible de le contourner vu l’état impraticable du terrain sur un large périmètre autour du site.

Parker l’a bien compris : c’est aussi par là que les troupes allemandes devront passer. Jusqu’au 23 décembre Parker (qui fut blessé) et ses hommes tiendront tête aux Panzers allemands. Ils retarderont considérablement la percée nazie.

En 1994 un monument fut inauguré à la mémoire du courage de la troupe « Parker ». Un canon Howitzer 105 mm identique à ceux dont disposait Parker fut amené des Etats-Unis. Pour les américains, le carrefour de la Baraque est connu sous le nom de Carrefour Parker.

 

Canon Howitzer

Le canon Howitzer datant de 1941. L’aire du Souvenir sur laquelle il prend place est dédiée « aux Etats-Unis d’Amérique et à ses valeureux combattants », comme le dit la plaque commémorative.

Promenades et ski

 

Un bel enneigement permet la pratique du ski de fond, mais aussi du ski alpin et de la luge

 

Plusieurs établissements, offrant un large choix de restauration, sont venus s’ajouter depuis à l’Auberge du Carrefour dont l’enseigne voisine avec des aménagements dignes d’une fréquentation croissante.

L’or blanc n’y est pas étranger. Chaque années des milliers de visiteurs fréquentent les pistes de ski alpin qui, longues de 300, 700 et 1.000 mètres, sont équipées de remonte-pentes, éclairées à la nuit tombée, et complétées par une piste de luge. L’enneigement voulu y règne en moyenne 20 jours par an, et bien davantage pour les skieurs de fond qui trouveront sans peine des pistes balisées dans toute la région. Une autre piste de ski alpin est également accessible à Lierneux.

Qu’il neige ou qu’il fasse plein soleil, la Baraque de Fraiture constitue un point de départ idéal pour rayonner à-travers une région qui fait la part belle au tourisme familial. Des animations les plus connues aux vallées les plus secrètes, rien n’est jamais bien loin de ce carrefour qui ne ressemble à aucun autre.

 

Un site en altitude offre évidemment des points de vue d’une très grande beauté,… par temps clair.


Sources : Vieilles images sur toits de cherbins – Robert Nizet – 1986

Le CRIBA – Centre de Recherches et d’Informations sur la Bataille des Ardennes – www.criba.be


La Baraque de Fraiture vue du ciel

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Où est la Baraque de Fraiture

Baraque de Fraiture

Les Pieds verts

La Roche

Vielsalm




Manhay


Lierneux


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Burtonville (Vielsalm) : Les bords de la forêt.

Burtonville (Vielsalm) : Les bords de la forêt.

Burtonville (Vielsalm) : Les bords de la forêt.

Flanqué en lisière de la forêt domaniale du Grand-Bois, le village compte une soixantaine de « feux ». C’est sans doute parce qu’il était à l’écart des voies de communication de grande et moyenne importance et par sa proximité avec la forêt que ses habitants ont hérité du sobriquet de « Leus » (les loups en wallon).

Nous avons deux excellentes raisons de vous présenter Burtonville. D’abord parce que c’est un très charmant village, ensuite  parce que c’est là que siège MediArdenne.

Il faut attendre1574, pour trouver la première mention de Burtonville. Et le dénombrement de 1575 pour en obtenir la première description : «Burtonville, qui sont maisons nouvellement érigées»… disent les registres dans le langage de l’époque. Ces faits, nous dit Gaston Remacle, portent à admettre que la localité est née dans la deuxième moitié du XVIème siècle.

 

 

Cette imposant bâtiment blanc à l’est du village abritait naguère les douaniers qui gardaient la frontière prussienne toute proche.

 

 

Burtonville serait, semble-t-il, le « village de Burton ». Ce dernier terme sera repris, à la fin du XVIème siècle, comme surnom de «Jehan marteau dicte Burthon», habitant et originaire de l’endroit, et souche de la famille Burton, de Burtonville. Ne faut-il pas y voir une déformation de « Breton » ? Nationalité de l’un des tout premiers habitants de la localité ? C’est ce que semble penser Remacle.
L’extrémité du village, côté Est, compte des maisons fort anciennes, situées au carrefour de deux voies dont l’origine se perd dans la nuit des temps, d’une source où abonde une eau de qualité, et d’un ruisselet issu de Laguespré. La logique tend à faire de ce quartier le plus ancien de Burtonville. Aujourd’hui, le ruisselet est capté et le Laguespré alimente en eau, non seulement le village, mais une bonne partie du centre de la commune.

Ce qui n’empêche nullement les autres parties de la localité de présenter de forts beaux exemplaires de patrimoine bâti régional, où la pierre d’arkose prédomine. Judicieusement restaurées, en activité ou à la retraite, toutes ces constructions témoignent du laborieux passé agricole du village.

 

 

Une restauration dans l’esprit du lieu. Les ardoises découpées en rond sont clouées sur l’extrémité des poutres portant le toit. Le bois est ainsi protégé de la pluie.

La chapelle Saint-Fiacre

Et, pour une fois, l’église est loin d’être au milieu du village.
Elle est toute petite, mais tellement jolie. Bâtie en pierres d’arkose elle aussi, avec des encadrements de fenêtres et du porche en pierre blanche de France et bien-entendu un toit en ardoises. Son architecture dégage de belles proportions, tandis que le ciselage des encadrements fait preuve de finesse et de modestie à la fois.

Elle fut inaugurée en 1880, sur l’emplacement d’une précédente chapelle bien plus modeste encore.

A peine fut-elle terminée qu’une anecdote la priva du vicaire qui avait lui-même initié la construction de l’édifice.

Nous sommes à la Saint-Isidore, une soirée dansante et un cabaret s’étaient organisés dans une grange à deux pas de la chapelle. Le vicaire Raskin  – puisqu’il s’agit de lui – était très strict sur la conduite à tenir par ses ouailles. Il se posta donc pour observer qui s’adonnait à ces festivités fort peu chrétiennes, et le dimanche suivant lors de la messe matinale, il enguirlanda et montra du doigt ces jeunes fêtards qu’il considérait comme dépravés.

Cela ne plut évidemment pas du tout à la jeunesse, dès les vêpres (la messe du soir) du même dimanche, ils menèrent un tel chahut, menaçant le prêtre que celui-ci dut interrompre l’office et décamper. Un des frondeurs aurait, dit-on, commis le sacrilège de cracher sur l’Autel.

Informé des faits, l’évêché prit la décision de déplacer le vicaire et de priver le village de la parole divine. Ce n’est que trente ans plus tard, en 1910 qu’un nouveau prêtre prit ses quartiers à Burtonville.

Aujourd’hui, une seule messe est encore célébrée dans l’année, appelée la « messe des morts », elle a lieu le lundi de la fête du village (la Saint-Fiacre), le premier lundi de septembre.

 

La chapelle Saint-Fiacre.

La chapelle Saint-Fiacre.

 

Le porche de la chapelle Saint-Fiacre

L’encadrement du porche, comme ceux des fenêtres sont en pierre de France et sculptés sans prétention mais avec très bon goût.

 

La bataille.

Comme tant d’autres villages ardennais, Burtonville fut ravagé lors de l’Offensive des Ardennes. Dès le début de la contre-attaque allemande (le 16 décembre 1944), le bruit des canons se fit entendre au loin ; jusqu’au 18 janvier 1945, date à laquelle les GI’s libérèrent définitivement le village. Plusieurs bâtiments furent atteints ou détruits, ainsi la ferme qui abrite aujourd’hui MediArdenne fut-elle entièrement rasée par un incendie et le cheptel périt dans les flammes. Les victimes civiles furent nombreuses dans tout le village, huit personnes seront atteintes par des obus ou fusillés sur les chemins et les ruelles. Le curé d’alors fut attaché à l’extérieur et abandonné au gel de l’hiver, il en mourut. Sa servante, choquée et probablement maltraitée le suivit rapidement.

 

 

La ferme incendiée

Celle que les voisins appelaient « la grosse ferme » ou « la ferme Lambert » fut incendiée volontairement par les soldats américains. Ils ignoraient que plus de 60 personnes civiles étaient réfugiées dans les caves. Tous les civils ont pu se sauver dans d’autres caves du village avant que les américains ne lancent l’attaque pour la reprise du village. C’est pour éclairer la scène d’action qu’ils avaient tiré des balles incendiaires vers le bâtiment.

 

La ferme rénovée

On distingue encore nettement le sous-bassement à partir duquel le bâtiment à été reconstruit.

 

En 2005, lors du centenaire de la fondation du comité des fêtes du village – qui porte toujours le même nom : l’Aurore – les habitants érigèrent un monument à la mémoire des victimes civiles et militaires tombées sur le territoire de Burtonville. Comme il se doit, le monument est constitué d’un piétement en pierres maçonnées et d’un énorme bloc d’arkoze. Sur celui-ci sont apposés les noms des habitants disparus ainsi qu’un hommage au soldats de la 75e division US qui libéra le village.

 

En 2015, le village participa activement aux commémorations du 70éme anniversaire de la Bataille des Ardennes qui eurent lieu à travers toute la région. De nombreuses personnes présentent à Burtonville durant ces événements tragiques avaient répondu à l’appel.


Téléchargez la brochure éditée lors des commémorations de l’Offensive en 2015

burtonville-brochure-commemoration-2015


La proximité de la forêt

 

 

Influencés par le cadre forestier qui baigne le village, de 1996 à 2006, les habitants organisèrent chaque année un concours de débardage au cheval. Dans une série d’épreuves d’adresse et de puissance, les concurrents reproduisaient le quotidien du couple homme-cheval qui sont chargés d’extraire de la forêt les grumes abattues par les bûcherons.

Près d’un siècle plus tôt, les agriculteurs s’étaient déjà réunis pour former une coopérative agricole, la bien nommée : « Les Bords de la Forêt. »

 

Dans les années ’70, l’agriculture était encore une activité familiale paisible. Les cruches à lait attendent l’heure de la traite. A coup sûr, le lait sera gardé au frais.


Fr Rion – 2017

Sources :
Vielsalm et ses environs – Gaston Remacle – Commune Vielsalm – 1957
Burtonville autrefois – Marcel Dewalque
… et le fait de se réveiller et de s’endormir tous les jours dans ce beau village…

 


Où est Burtonville

Burtonville

Burtonville

Burtonville

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Vielsalm




Lierneux


Manhay


Le château fort de Sedan – Le Monument Préféré des Français 2014 – Vidéo

Le château fort de Sedan – Le Monument Préféré des Français 2014 – Vidéo

Le château fort de Sedan – Le Monument Préféré des Français 2014 – Vidéo

Près de six siècles d’existence, une superficie de 35 000 m², une organisation sur sept niveaux… ce château, surnommé le Géant de Sedan, comptabilise nombre de records, dont celui d’être le plus grand fort d’Europe !
Impressionnant ! Il n’y a pas d’autres termes pour qualifier le château-fort de Sedan quand on le découvre. Une fois à l’intérieur, on peut le parcourir de long en large grâce à une collection d’escaliers, passages, réduits, tunnels, galeries, terrasses… Ils mènent de bastions en châtelet, de palais en salles des gardes, de salle des veilleurs en jeu de paume. En bref, un vrai labyrinthe dans lequel on se perdrait sans l’efficace parcours de visite ! Celui-ci est jalonné de saynètes minutieusement reconstituées qui illustrent la riche histoire des lieux. Les divers résidents y sont évoqués : de soldats au repos, jouant, songeant ou armant, aux princes des lieux dans leur quotidien, en passant par d’historiques personnages signant un traité d’importance. Authentiques témoins du passé, de belles tapisseries au thème mythologique, d’immenses tableaux illustrant la guerre de 1870 et d’autres objets encore… sont exposés. Une belle occasion de se rendre dans les Ardennes.

 

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Le tombeau du chevalier – Vidéo

Le tombeau du chevalier – Vidéo

Le tombeau du chevalier – Vidéo

Plus envoûtante que jamais, la Semois s’éveille sous les brumes, et peu à peu découvre un des sites naturels parmi les plus majestueux de l’Ardenne.

Le tombeau du chevalier se situe à Herbeumont (Ardenne). Ce méandre de la Semois encercle une butte boisée dont la forme évoque la sépulture médiévale des chevaliers.

La légende, contée par Charles Perlot, raconte qu’un jour, un seigneur, venant du pays du soleil, un géant comme on n’en avait jamais vu s’en vint par la vallée de la Semois : il s’arrêta au pied d’un mont herbeux sur lequel plus tard s’érigea un imposant château-fort. Il y établi son campement. Par une belle soirée d’été, lors qu’il se prélassait au soleil, il vit des nymphes qui s’ébattaient dans l’eau cristalline. L’une d’elle, d’une beauté exceptionnelle retint son attention. Il s’approcha, mais brusquement toutes disparurent dans l’épaisse forêt. Furieux, le géant jura de retrouver celle qu’il convoitait et, sur son fringant coursier pendant des semaines, il arpenta les sentes des bois environnants. Un soir, qu’il avait chevauché toute la journée en forêt, il s’arrêta épuisé sur les hauteurs de « Mauleux ». Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit les nymphes danser au clair de lune sur le versant opposé. Sans crainte du danger, il éperonna sa monture qui d’un bond s’élança dans le vide au-dessus de la Semois et vint s’écraser sur une crête de la colline qui s’ouvrit engloutissant monture et cavalier. Cet endroit fut surnommé « Tombeau du Chevalier ».

© 2011-2016 Walter Barthélemi
walterbarthelemi.be

 

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Walter Barthélemi a collaboré à ces ouvrages
Ardenne éternelle

Editions Weyrich

Jean-Luc Duvivier de Fortemps, Benjamin Stassen, Walter Barthélemi

Que de lieux et de paysages ont enflammé mon imaginaire et nourri ma contemplation : forêts, rochers, rivières, mais aussi châteaux, chapelles, villages, des lieux habités et hantés. Ma mémoire est faite de ces lieux.


 

Sylvaines

Jean-Luc Duvivier de Fortemps, Jean-Claude Servais, Walter Barthélemi

La forêt d’Ardenne, cette « forêt habitée et hantée » comme la dépeint Duvivier, est le dénominateur commun de ces trois nouvelles où la vraisemblance des faits n’en dissimule pas moins un surnaturel latent.


Calendrier perpétuel

Editions Weyrich - 365 photos de Walter Barthélemi

À travers ce calendrier, Walter Barthélemi nous livre des clichés d’une délicatesse incomparable, qui laissent transparaître sa passion pour la faune et la flore de l’Ardenne.


 

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Le barrage de la Gileppe, son lac et son lion

Le barrage de la Gileppe, son lac et son lion

Le barrage de la Gileppe, son lac et son lion

Vers le milieu du 19° siècle, les besoins de son industrie textile et le défrichement de la forêt de l’Hertogenwald amènent la ville de Verviers à réclamer l’étude de travaux d’amélioration du régime de la Vesdre. Le barrage de la Gileppe va naître.

 

 

En décembre 1859, l’ingénieur Bidaut dépose un premier projet, mais ce n’est qu’en février 1867 que vont être donnés les premiers coups de pioche de ce qui va devenir le barrage de la Gileppe et dont la capacité initiale sera de 13,26 millions de m³.
Les travaux sont achevés le 1er novembre 1875, les vannes ayant été fermées pour la première fois le 9 mai 1875. Et le roi Léopold II se déplace, trois ans plus tard, pour une inauguration mémorable.

Le 8 juillet 1952, lors de la construction du tunnel de la Soor (long de quelque 2.500 mètres et destiné à capter les eaux du bassin versant de cette rivère), un violent orage surprit huit ouvriers, sept italiens et un belge, ayant décidé de revenir vers la Soor par le tunnel lui-même. Ils périrent engloutis. Une plaque commémorative figure à la sortie du tunnel, côté lac.

Le barrage, fatigué, sera ensuite consolidé et surhaussé entre 1967 et 1971.

 

 

RÉSERVE D’EAU POTABLE

 

Réserve d'eau

 

 

Ce sont aujourd’hui 26,4 millions de m³, qui s’accumulent derrière l’épaisse muraille de ce barrage-poids (le plus ancien d’Europe en son genre) dont le mur, d’un volume 1,4 millions de m³, est complété par un enrochement de 1,2 millions de m³.

Deux tours de prise prélèvent l’eau à partir de quatre capteurs situés entre 260 et 290 mètres au-dessus du niveau de la mer, le fond du lac se trouvant pour sa part à 240 mètres.
En fonction des critères fournis par les appareils de mesure et les analyses, l’eau distribuée est celle qui présente les meilleures caractéristiques. Elle rejoint la station de traitement de Stembert, au-dessus de Verviers, via un aqueduc long de 9 km, haut de 2,4 m, large de 2,25 m et d’une pente de 15 cm/km. L’excédent disponible est pompé dans l’adduction reliant les installations du barrage de la Vesdre (Eupen) à l’agglomération liégeoise.

Le débit journalier distribuable est de 75.000 m³

 

 

UN LION DANS LA QUIÉTUDE

 

Le lion de La Gileppe

 

 

Le niveau maximum du lac est situé à 300 mètres, alors que le mur du barrage culmine à 305 m. Cette marge est calculée pour résister à une crue  » millénaire  » mais, pour parer à toute éventualité, un déversoir permet l’évacuation de 185 m³/sec. En cas de menace de rupture, glissement de terrain ou autre infiltration, le lac pourrait être vidé en trois jours.

Rafraîchi également, le lion du sculpteur Félix Bourré – fort de ses 13,5 mètres de hauteur et de ses 300 tonnes – continue inlassablement de porter son regard vers ce qui fut la Prusse voisine.
Mais si la réserve d’eau potable constitue sa fonction principale, le site vaut lui aussi le détour. Car avec ses 130 hectares enfouis dans la profonde forêt de l’Hertogenwald, le barrage et ses environs constituent un but de promenade qui satisfera à la fois l’amateur de sites grandioses et le promeneur avide de quiétude. Le chemin qui serpente sur ses rives préservées offre quelques heures de bonheur paisible.

Par ailleurs la tour panoramique, d’une hauteur de 77 mètres, et le belvédère, permettent une vue impressionnante sur l’ouvrage et ses environs tout en offrant une infrastructure d’accueil polyvalente.

Écrit par Patrick Germain /2008
photos 2016 : Fr. Rion

Anecdote

Il y a prescription

Comme on peut s’en douter, un tel ouvrage d’art ne va pas sans surveillance. Mais cette surveillance est-elle fiable, me direz-vous ?

Or donc, en ces temps là, j’œuvrais en qualité d’ouvrier forestier au service de ce que l’on n’appelait pas encore la Division nature et forêts.
Théâtre de combats durant la percée alliée vers l’Allemagne, la forêt de l’Hertogenwald restitue régulièrement quelques reliques de l’époque. C’est ainsi qu’un obus croisa un jour la route de l’équipe dont je faisais partie, et notre route commune celle – c’est sa faute – d’un magnifique brasier destiné à nettoyer une mise à blanc.

Faut-il préciser que la combinaison de ces trois ingrédients fut particulièrement détonante ? Et que, trop heureux de nous en être tirés sans mal, nous décidâmes de respecter l’omerta ?

L’engueulade – le terme est faible – du brigadier forestier de l’époque, Octave Techy, n’en fut donc que plus surprenante. Il y avait bien eu comme un bruit, mais…

Bref : je peux vous assurer qu’il y a bien des outils de mesure là-bas. Ils sont sensibles et précis… , la détonation n’a pas ébranlé l’ouvrage. Verviers et la vallée de la Vesdre peuvent dormir en paix.


Vidéo

Le lion comme vous ne l’avez jamais vu : Une vidéo de Jean Marc Charette / LZ créations
N’hésitez pas à regarder en plein écran, et mettez le son.

 

Galerie


Où sont le lac et le barrage de La Gileppe

Lac et barrage de La Gileppe

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La Gileppe

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Malmedy



3 balades à proximité du barrage de La Gileppe

Les ponts de chayes, témoins discrets de la vie rurale

Les ponts de chayes, témoins discrets de la vie rurale

Les ponts de chayes, témoins discrets de la vie rurale

Les ponts de chayes, témoins discrets de la vie rurale

Avant l’apparition des matériaux modernes, le schiste fut longtemps mis à toutes les sauces dans une grande partie de l’Ardenne, où on le rencontre à profusion. Cherbins et ardoises, bien-sûr, mais aussi pavements, bacs ou autres abreuvoirs – sans oublier l’art funéraire – contribuèrent ainsi au rayonnement de certains gisements bien au-delà de notre aire géographique. Plus discrets, mais combien typiques, sont les “ponts de chayes„.

 

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Le pont d’Odrimont

 

C’est peu dire que l’aménagement des voiries a profondément remodelé le visage de la campagne ardennaise au fil du temps, et tout particulièrement ces dernières décennies. Quand ils n’ont pas été purement et simplement abandonnés ou intégrés plus moins légalement dans les propriétés riveraines, nombre d’entre eux sont devenus de larges assiettes empierrées, voire asphaltées, aux cours sévèrement rectifiés.
Quelques-uns, pourtant, poursuivent discrètement leurs carrières tout au long de tracés dont l’origine se perd souvent dans la nuit des temps. Voies de pèlerinages ou simples raccourcis entre hameaux, ils constituent autant de vestiges du maillage qui parcourait la campagne aux temps pas si lointains où elle se vivait à pied, ou au pas des chevaux.

 

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Le pont sur la Lienne

 

Le tourisme lent les a pris en affection, et rien n’interdit de penser qu’ils pourraient bien connaître un regain d’intérêt beaucoup plus basique avant longtemps. Quoi qu’il en soit, leurs cours sont généralement d’un grand intérêt : que ce soit en matière de biodiversité ou de préservation du petit patrimoine, vivre à l’écart de l’agitation ambiante présente quelque avantage.
Ainsi faudra-t-il emprunter les chemins de traverse pour découvrir, voisinant le plus souvent un gué, les derniers exemplaires de ces ponceaux typiques composés d’imposantes dalles de schiste posées sur des piliers de même nature ou de blocs de quartzite. Et les surfaces polies des “ ponts de chayes „, puisque c’est d’eux dont il s’agit, témoignent à suffisance de l’usage intensif dont ils firent longtemps l’objet.

 

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Le pont du Tienmesse, une carte postale de chez « Nels »

 

Certains d’entre eux sont célèbres. Ainsi le pont de chayes du Tiennemesse qui, à Vielsalm, connaît ses heures de gloire annuelles lors du Sabbat des Macralles et quand bien même sa configuration actuelle n’a plus grand rapport avec celle de son imposant aîné.
D’autres accueillent avec une ténacité bienveillante le pas des promeneurs modernes après avoir évité le bain de pieds aux voyageurs de jadis lors de leur traversée de la Lienne, par exemple. À l’occasion, ils permettent même quelques instants de rêverie.

 

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Le pont du Tienmesse aujourd’hui

 

Dans ce coin de Haute-Ardenne, leur imposantes couvertures proviennent des carrières de Joubiébal où l’on extrayait, aisément semble-t-il, des dalles de belles dimensions exportées dans une vaste zone géographique. Il est toujours possible de s’en faire une certaine idée en fréquentant le parc public qui, désormais, occupe une partie de leur emplacement au carrefour des routes de la Baraque de Fraiture et de Sart-Lierneux. Là ou ailleurs, les ponts de chayes auraient sans doute disparu l’un après l’autre si les collectivités locales n’avaient, depuis quelques années maintenant, pris conscience de l’importance de ce genre de témoin du quotidien de nos Anciens. N’hésitez pas à leur confier vos foulées, et à profiter des sensations générées par le cadre bucolique dans lequel ils s’inscrivent généralement.

Ecrit par Patrick Germain 09-01-2008

Crédit(s) photographique(s):Patrick Germain (Région de Lierneux – et merci à Élisabeth Guillaume pour sa doublement gracieuse collaboration) Sauf reproduction de carte postale : Nels éd.
Source :
•    “ Autour et à l’entour du tram de Lierneux „ – Collectif – Robert Nizet éd. à Vielsalm – 1997 “ Vieilles images sur toits de cherbins „ – Robert Nizet – ibid 1986 – “ Vielsalm „ – Plaquette commémorative éditée à compte d’auteur par Jean-Marie Hurdebise – Vielsalm (année ?) – 129

 

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Où sont-ils

Tienmesse

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Le pont d'Odrimont

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Sur la lienne

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Les fortifications celtes du Cheslé à Bérismenil

Les fortifications celtes du Cheslé à Bérismenil

Les fortifications celtes du Cheslé à Bérismenil

L’Ardenne regorge de sites jadis occupés par les Celtes aux différentes époques. Nombre d’entre eux restent sans doute à découvrir. Ce n’est pas le cas du Cheslé, à Bérismenil (La Roche en Ardenne), l’une des forteresses les plus vastes de la Belgique actuelle.

Texte : Patrick Germain 2007
Photos : Fr. Rion 2016

 

 

L'accès au Cheslé nous fait emprunter ce chemin forestier taillé dans le schiste.

L’accès au Cheslé nous fait emprunter ce chemin forestier taillé dans le schiste.

 

 

Au départ de l’église de Bérismenil, c’est à une remontée dans le temps que nous convient les Celtes, et, surtout, les archéologues: à quelques deux kilomètres de là se trouvent les vestiges de l’une des plus vastes enceintes fortifiées d’origine celtique recensées dans la Belgique actuelle.
Porté sur la carte Ferraris en 1777, reconnu en 1867 par Sulbout, le Cheslé – vocable dérivé de « châtelet » ou « château » – a fait l’objet de nombreuses campagnes de fouilles, depuis 1905 (Loë). Le site, sur lequel les recherches se poursuivent, a livré un matériel archéologique varié, dont la datation de certaines pièces au carbone 14 fait remonter la première occupation aux alentours de 519 avant notre ère. Au premier âge du Fer, donc, ou Hallstatt. Elle est donc antérieure d’au moins 400 ans aux écrits de César, sur lesquels nous reviendrons plus loin.

 

 

Situation topographique et stratégique

 

Au fond de la vallée, l'Ourthe coule..., pas toujours paisiblement.

Au fond de la vallée, l’Ourthe coule…, pas toujours paisiblement.

 

 

Le Cheslé est juché au sommet d’un éperon rocheux étranglé, en aval du Hérou. Les versants y sont raides, avec des dénivelées de l’ordre de 70 mètres. Il s’agit donc d’un site isolé, mais qui n’occupe pas une position prédominante : son sommet est situé sous l’altitude du plateau ardennais, qui l’entoure. Le contrôle qu’il a pu exercer, s’étonne-t-on parfois, n’a dès lors pu s’exercer que sur les versants du méandre, et sur le « gué des Haches ».
C’est faire peu de cas de l’importance stratégique de l’Ourthe, et de cet endroit en particulier. Quelles que puissent avoir été les qualités – avérées – des voies celtiques majeures, à la mauvaise saison les routes d’Ardenne deviennent généralement impraticables. C’est une des raisons qui peuvent expliquer l’utilisation de l’Ourthe, pourtant tortueuse et dangereuse, comme voie de communication. Et d’invasion.

 

Disposition, architecture

 

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Les fortifications réhabilitées s’étendent sur deux sites. Ici, la « porte » sur le versant le plus accessible.

 

Le rempart est long de 1700 mètres, et ceint quelque 13 hectares de terrain rocheux
En 1997, sous la houlette du professeur Bonenfant, de l’Université libre de Bruxelles, le site fait l’objet de fouilles. Dans sa publication, le scientifique mentionne que : « Le réexamen d’une coupe stratigraphique a monté trois états : une petite construction limitée à un chemin de ronde palissadé, dominant la longue pente dévalant à 45° vers l’Ourthe ; une construction plus élevée, bâtie en pierre et bois, formée d’une maçonnerie de moellons bruts assemblés à sec, raidie par des poteaux en façade et des traversines engagées dans l’œuvre ; en troisième lieu, une construction plus importante, mais de même style (…). Ces trois états s’étagent de bas en haut, ce qui paraît bien correspondre à leur ordre chronologique relatif. »

 

 

 

De la

De la « porte », on peut néanmoins surveiller l’Ourthe. Au fond, l’île du Meunier.

 

 

Un type de construction étendu à une grande partie du territoire celtique, et qui semble n’avoir guère du subir de modifications puisque, dans le livre VII, chapitre 23 de sa « Guerre des Gaules », César écrit : « Telle est à peu près la forme des murailles dans toute la Gaule: à la distance régulière de deux pieds, on pose sur leur longueur des poutres d’une seule pièce ;  on les assujettit intérieurement entre elles, et on les revêt de terre foulée. Sur le devant, on garnit de grosses pierres les intervalles dont nous avons parlé.  Ce rang ainsi disposé et bien lié, on en met un second en conservant le même espace, de manière que les poutres ne se touchent pas, mais que, dans la construction, elles se tiennent à une distance uniforme, un rang de pierres entre chacune. Tout l’ouvrage se continue ainsi, jusqu’à ce que le mur ait atteint la hauteur convenable. Non seulement une telle construction, formée de rangs alternatifs de poutres et de pierres, n’est point, à cause de cette variété même, désagréable à l’oeil ; mais elle est encore d’une grande utilité pour la défense et la sûreté des villes ; car la pierre protège le mur contre l’incendie, et le bois contre le bélier ; et on ne peut renverser ni même entamer un enchaînement de poutres de quarante pieds de long, la plupart liées ensemble dans l’intérieur. »

 

Restauration, fouilles

 

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Le rempart principal, le premier a avoir été restauré. Au pied de ce talus, caché par les fougères, un fossé ralentit d’autant plus la progression des agresseurs.

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La construction volontairement inachevée illustre bien la technique. Un squelette de poutres entrecroisées traversant l’épaisseur des murs de pierre et de terre. Indestructible.

 

Une reconstitution, accessible au public, de l’ouvrage a été réalisée par la Société nationale des fouilles. L’effet est à la fois didactique et saisissant. Les photos utilisées dans cet article et dans la galerie d’images ci-dessous en témoignent à suffisance.

 

Légende et méditation

 

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Est-ce ce rocher ou un autre qui dissimule le repaire de la Gatte d’Or.

 

 

Un puits, dit la légende locale, se trouverait au centre de la forteresse. Gardé par une chèvre d’or, un trésor y sommeillerait, prêt à se livrer à celui qui, durant l’élévation de la messe de minuit – à Noël donc – offrira une poule noire, et ne profèrera aucune parole. Faute de quoi, le coffre contenant le trésor se transformera en une bête gluante, dont les yeux lancent des éclairs qui pulvérisent l’imprudent.

La légende est, tous les amateurs de ce genre de récit l’auront noté, de facture classique. Tout comme est classique, à proximité de ruines, la présence des Elfes. Les dieux ne meurent pas: ils se transforment.
Pour nous, cette visite aura surtout été l’occasion de retrouver des sensations ancrées tout au fond d’une mémoire plurielle qui ne manque jamais au rendez-vous, sur de tels sites. Qui ? Quoi ? Comment ? Tout ça importe peu, et nous appartient.
Reste que de tels lieux, chargés d’histoire et d’émotions, parlent à qui les veut écouter. Témoignent d’un passé qui fut nôtre et que, pour autant de raisons, l’Histoire de Belgique et d’ailleurs a longtemps – et sciemment – occulté. De nouvelles générations de chercheurs et d’historiens ont succédé aux Pirenne et consorts : puissent-ils être remerciés pour un travail que la topographie ardennaise ne simplifie pas ; comme ne les simplifient pas certaines difficultés d’un tout autre ordre – humaines, en l’occurrence – de moins en moins opérantes, il est vrai.

Puisse, par ce biais et par d’autres, l’Ardenne retrouver ses racines profondes. Tel est notre souhait, et, sans doute, celui de ceux qui, invisibles, poursuivent leurs vies dans le Sidh.
Ambiorix, par exemple, qui a peut-être fréquenté les lieux ?

________________________________________
Source :
•    Collectif : « Province de Luxembourg : Le pays des roches et des méandres » – Maisons du tourisme et SI


Galerie


Le Cheslé

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Les fortifications du Cheslé

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La Porte de Trèves à Bastogne

La Porte de Trèves à Bastogne

La Porte de Trèves à Bastogne

 

Puissante tour carrée de quelques huit mètres de côté pour dix-sept de hauteur, la Porte de Trèves est un des derniers vestiges des fortifications qui entouraient Bastogne au Moyen Âge. Gros plan sur une vieille dame qui a beaucoup souffert.

 

 

 

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Par sa charte du 12 juin 1332, Jean l’Aveugle, comte de Luxembourg et de La Roche, roi de Bohème et de Pologne, affranchit les bourgeois de Bastogne, confirmant ainsi la localité dans son statut de « Ville ». Le château ayant été détruit par les Liégeois en 1236, Bastogne est reconstruite et fortifiée dans la foulée. En échange de quoi, la Ville eut pour obligation d’entretenir les remparts et les bourgeois d’en assurer la garde.

La Porte Basse, comme son nom l’indique, constitue alors l’accès principal à la localité par sa partie basse.

En 1602, Louis de Nassau assiège vainement Bastogne. Les remparts tiennent bon. Quelques années plus tard, comme en tant d’autres lieux, ils seront pourtant démolis sur l’ordre de Louis XIV, alors occupé à asseoir son pouvoir.

 

 

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Les remparts détruits, il ne reste que la porte.

La Porte Basse est ensuite restaurée, au XVIIIème siècle, devenant «Porte de Trèves» puisqu’ ouvrant la route dans la direction de ce centre alors important. Elle est convertie en prison et maison de passage, jusqu’à la guerre de 14-18.

Une première série de travaux de restauration est effectuée au XIXème siècle ; et le 22 février 1938, la Porte de Trèves est classée monument historique. Mais le tragique épisode de l’hiver 44-45 la laisse en ruines.

Relevée depuis lors, et gérée par le Cercle d’Histoire local qui y propose un intéressant panoramique de la préhistoire au Moyen Âge, le monument peut être visité sur rendez-vous. Des expositions temporaires y sont également organisées.

Non loin, l’église Saint-Pierre – édifice des XIIè-XVIè siècles – inscrit le hourd de bois cernant sa massive tour carrée dans le paysage bastognard.

 

 


Ecrit par : Patrick Germain 10-01-2008

Crédit(s) photographique(s) : Patrick Germain sauf carte postale ancienne
Crédit(s) iconographiques : gravure : tirée de « La Belgique Illustrée »

Sources :
•    « Communes de Belgique » – Collectif – 1980 – Crédit Communal de Belgique à la Renaissance du Livre éditeurs –
•    « La Belgique illustrée » – 1890 – Bruxelles, chez Bruylant ed. –
•    « La Belgique pittoresque » F. Alexis – M.G. – 2ème édition Grand IN-8″ – 1905 – Liège H. Dessain, imprimeur – éditeur –


 

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Où est la Porte de Trèves

Porte de Trèves

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La porte de Trèves

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Bastogne et environs


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Le plateau des Hautes Fagnes, le toit humide de la Belgique.

Le plateau des Hautes Fagnes, le toit humide de la Belgique.

Le plateau des Hautes Fagnes, le toit humide de la Belgique.

Le promeneur avide de grands espaces qui s’aventure dans la réserve des Hautes Fagnes, là du côté de Botrange, s’imagine souvent découvrir des étendues désertes… de toute éternité. C’est faire fi de l’histoire du Haut Plateau que le travail des hommes a lentement façonné…

 

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Juché au faîte de la Belgique, ce territoire présente un sous-sol foncièrement imperméable. Cette caractéristique lui vient de ses argiles, fruits de la désagrégation de très vieilles roches d’origine cambrienne.

Il constitue, de plus, le premier obstacle que doivent franchir les nuages saturés d’eau poussés par les vents dominants, d’origine maritime. Ainsi s’explique ces records annuels de précipitations : 172 jours de pluie, 43 de neige…

Ces pluies abondantes s’infiltrent dans les bordures limoneuses des crêtes pour resurgir plus bas, sur les versants, sous forme de bas-marais suintants. Ces derniers sont bientôt colonisés par des mousses particulières, les sphaignes, et par les linaigrettes.

 

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Rendu très acide par la nature de son sous-sol, ce milieu aquatique n’est guère favorable à la présence des organismes décomposeurs: ce qui y meurt ne pourrit pas, il s’accumule sous forme de couches mortes que les siècles accumulent. Ainsi naît la tourbe, matière végétale pratiquement non décomposée… La tourbe forme les tourbières, écosystèmes inféodés à l’eau: nappes sur lesquelles baignent les tapis de sphaignes et eau de pluie… Si notre promeneur pouvait, par la magie d’une machine extraordinaire, remonter le temps d’une dizaine de milliers d’années, il découvrirait, de la crête de Botrange, (comme partout ailleurs sur le territoire de l’actuelle Belgique) une forêt immense aux essences variées, seulement entrecoupées par ces « clairières » bombées que formaient alors les tourbières… La hêtraie s’imposait près des crêtes, la chênaie-boulaie (chênes et bouleaux) sur les sols plus humides des versants, l’aulnaie près des suintements d’eau ou bas-marais.

 

 

Et puis vinrent les villageois…

Malgré la rudesse de ce micro-climat froid, généré notamment par l’évaporation excessive de cette région à forte pluviosité, les voici qui exploitent la forêt, inlassablement : les besoins sont nombreux, bois d’œuvre, de chauffage, charbonnage des matières ligneuses…

Peu à peu dénudées, ces zones découvrent ces landes superbes que nous admirons tant, aujourd’hui. Elles deviennent propices à la pâture des cheptels villageois : moutons, bœufs et génisses, vaches…

La tourbière est drainée puis asséchée. Elle offre alors sa tourbe, combustible du pauvre…

 

 

Les voici qui exploitent la forêt…

 

 

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La Fagne s’est ouverte. Grâce au travail de l’homme, elle a, peu à peu, pris le visage que nous lui connaissons aujourd’hui…

Fruit d’un fragile équilibre, menacée par la pollution atmosphérique, le piétinement, l’invasion de graminées, elle présente les caractéristiques d’un climat « boréo-montagnard » voire même « atlantique ». Sa flore est spécifique des zones montagnardes de 1000 mètres d’altitude ou des régions de l’extrême nord de l’Europe. On y trouve aussi des espèces inféodées aux côtes des pays scandinaves.

 

Les plantes sibériennes

Les linaigrettes, les plantes sibériennes

 

Oui, la Fagne est bien un joyau fragile et méconnu… qui valait bien d’être mis en « réserve ». Cette opération commença en 1957. Depuis lors, son accès commence à être réglementé. C’est que le propre d’une réserve naturelle est de protéger la faune et la flore, de préserver les paysages. Ici, le promeneur est toléré, sans plus. Avec l’apparition des « Zones C », les territoires les plus fragiles ou les plus menacés ne sont plus accessibles qu’à certaines périodes de l’année sous la conduite d’un guide mandaté par la Région wallonne.

Il fallait bien cela pour protéger un patrimoine d’une telle valeur.

 

 

Ecrit par : Michel Caps 29-10-2007

Photos : Francis Gengoux / François Rion

 

 

 

Où est la Maison du Parc – Signal de Botrange

Botrange - Maison du Parc

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La glacière de Hermanmont – Vielsalm

La glacière de Hermanmont – Vielsalm

La glacière de Hermanmont – Vielsalm

La glacière de Hermanmont – Vielsalm

C’est dans la seconde moitié du 19ème siècle que fut édifiée la glacière de Hermanmont. Un édifice que d’aucuns confondent encore avec une chapelle, restauré à la fin du siècle dernier, et visible depuis la route menant à Recht, à la sortie de Vielsalm.

Jusqu’à la moitié du 19ème siècle, le « mont de Herman » ( du nom d’un comte de Salm de la deuxième moitié du 11e ou de la première moitié du 12e siècle) n’a comporté que les bâtiments d’une exploitation agricole. Peu après 1850 arrive à Vielsalm, où la chasse à courre s’implante,  monsieur Théophile Grart d’Affignies qui se loge d’abord dans la localité puis, dès 1854, à Hermanmont. Il devient propriétaire du domaine par acte du 16 novembre 1858 passé devant le  notaire Jacques  et pour un prix de 58.000 francs.
À son décès en 1879, le bien passe à Camille de Jacquier de Rosée et à son épouse Marie de Seyssel d’Aix. De plus ou moins 1858 à 1895 au plus tard, date du décès du baron, va s’aménager un fameux domaine qui comprend outre un réseau hydrographique assez particulier ( 3 étangs, 2 canaux, 1 mare, 1 cascade , l’alimentation de la roue du moulin) une série de constructions : une ferme, un château, un chenil, deux maisons, un pavillon, un moulin…et une glacière.

 

 

 

 

La glacière bordant la route vers ville-du-Bois

 

Le principe de la glacière est simple et on en trouvait presque partout en Belgique ( et à l’étranger), en général à proximité des châteaux ou, comme à Spa, des hôtels. Il s’agit d’une construction, enterrée et isolée le mieux possible. Dans le fond, un système d’évacuation des eaux vers un puits perdu permet de conserver la glace prélevée aux étangs voisins jusqu’en été. La glacière permettait de présenter à table glaces, sorbets ou autres préparations et se montrait fort utile pour l’élaboration de compresses et médications diverses.

La baronne de Rosée écrivait dans ses souvenirs le mercredi 6 août 1914 : « J’ai été interrompue par les dames Beaupain qui venaient voir si j’avais encore un peu de glace pour une pauvre dame qui vient d’avoir une attaque d’apoplexie. » Et dans une note de fin d’ouvrage : « on venait parfois en demander pour l’asile des fous de Lierneux ».

 

 

SAUVÉE DE LA RUINE

 

 

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Son petit-fils, Carlo Cardelli indiquait en note complémentaire aux souvenirs de sa grand-mère :  » Un escalier tournant conduisait à une basse terrasse couverte par le toit d’ardoises. Les feuilles mortes amoncelées par le vent sur les dalles en pierre offraient une belle tentation pour allumer un feu. La glacière proprement dite était en-dessous. La porte, arrachée, montrait un grand trou béant, duquel montait l’odeur nauséabonde de quelque animal, chat, oiseau taupe qui y avait trouvé la mort.
Autrefois, on y plaçait des gros blocs de glace, taillés dans l’étang, qui se conservaient jusqu’à l’été. Grand-papa en donnait généreusement à qui en demandait. Maman racontait que, souvent, on en envoyait quérir de l’hospice des fous de Lierneux. »

La glacière de Hermanmont est surtout connue pour sa partie visible, un petit édifice en briques avec toit pointu, sous des grands hêtres. En 1918 on vit des Allemands s’y agenouiller et prier, la prenant pour une chapelle.
Avec la généralisation de la distribution d’électricité, la glacière fut peu à peu délaissée dès après la première guerre. Lors de la seconde, elle subit certains dégâts puis le toit s’effondra, les arbres furent abattus, la route élargie, la végétation reprit ses droits si bien qu’au début des années nonante, la glacière n’était plus que ruines.

En 1992, sur proposition du Collège des Bourgmestre et Echevins, le Conseil communal de Vielsalm approuvait à l’unanimité l’achat par la Commune de ces ruines : les étapes de la restauration pouvaient s’enchaîner pour déboucher sur l’inauguration de la glacière restaurée lors des journées du Patrimoine des 9 et 10 septembre 1995. A cette occasion fut éditée une petite brochure reprenant toutes les données techniques aussi bien de la cuve que du petit édifice la surplombant.

Ecrit par :Robert Nizet 09-09-2008


 

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Où est la glacière

La glacière de Hermanont

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La glacière

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Le Boultê : histoire controversée d’un repère en Hautes-Fagnes.

Le Boultê : histoire controversée d’un repère en Hautes-Fagnes.

Le Boultê : histoire controversée d’un repère en Hautes-Fagnes.

A quelques pas de la Baraque Michel, en contrebas de l’assiette de la grand-route qui traverse la Fagne, un curieux monument ne manque pas d’attirer l’attention. C’est « Le Boultê ». Une colonne en arkose de Waimes, haute de quelques 4,50 m et surmontée d’une pigne, dont la seule certitude est sa vocation de repère.

L’on s’entend généralement pour faire remonter son érection, en 1566, par les familles Hauptmann-Panhaus (Panhuys, en fait) dans la foulée d’autres colonnes et croix destinées à guider les voyageurs sur : «la grande Faigne au chemin royal tirant de Limbourg à Trèves». Certains historiens ajoutent que ces monuments seraient également liés à la Réforme, dont les familles Hauptmann et Panhuys avaient embrassé la foi. Ils auraient ainsi jalonné les itinéraires vers les lieux de rassemblement protestants.
D’autres prônent toutefois l’antériorité du Boultê, qui aurait servi de modèle aux colonnes Hauptman et Panhaus. Il semble néanmoins exclu que cette colonne ait pu constituer un milliaire, ou tout autre édicule romain.

Quant au vocable « Boultê », il faudrait y voir une corruption de la forme « boule », plutôt que de la  « baratte » parfois évoquée. Ce terme proviendrait de l’époque où, suite à la dégradation du monument, seule subsistait la partie inférieure, tronquée.

 

Le Boulté surmonté d'une croix

Une colonne en arkose de Waimes, haute de quelques 4,50 m et surmontée d’une pigne dont l’origine n’est pas déterminée. Et bien-entendu, le tout surmonté d’une croix présente sur tout monument qui se respecte en Ardenne.

 

Brisée en 1749, la colonne est renversée en 1878 par l’administration allemande afin d’éviter toute confusion avec les bornes frontières. En 1905 ce qui reste du Boultê est à deux doigts de finir en caillasse. Mais quelques fagnards éclairés veillent. Aidés par les abbés Pietkin et Beeckman, ils obtiennent que le monument soit non seulement redressé, mais aussi restauré. C’est chose faite en 1906.
Il est alors couronné d’une pomme de pin et d’une petite croix. Cette pigne proviendrait de l’ancien perron de Malmédy ou de la Colonne Hauptman, selon les sources. En 1945, le Boultê est à nouveau renversé par les troupes américaines, lors des travaux de rectification de la route. « Les Amis de la Fagne » le redressent en 1947, et le déplacent ensuite lors de l’élargissement de la chaussée. Il figure depuis sur l’insigne de l’association.

Écrit par :Patrick Germain /2007

Source :
•    « Guide de la Fagne » – A.J. Freyens – Vème édition, chez Marabout (Ed Gérard, Verviers) –

 


 

Baraque Michel

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Le site de Saint-Thibaut, sur les Hauts de Marcourt

Le site de Saint-Thibaut, sur les Hauts de Marcourt

ips (bostryche) typographe

Le site de Saint-Thibaut, sur les Hauts de Marcourt

Surplombant la rive gauche de l’Ourthe, l’Ermitage Saint-Thibaut veille sur les ruines du château de Montaigu, et sur une source thérapeutique toujours réputée. La pente est raide, mais la découverte vaut bien un petit effort.

Oui, décidément, ça vaut bien un petit effort de se hisser là-haut.
Photo : Johnny Holtzheimer

C’est aux environs de l’an mil, semble-t-il, que la famille normande des de Montaigu, en charge de la vaste Prévôté des Rivières, fait établir un château sur un promontoire qui domine la vallée de l’Ourthe face au village de Marcourt.

De ce nid d’aigle imposant, aux puissantes défenses en éperon barré, les comtes de Looz puis les seigneurs de Walcourt vont verrouiller un vaste territoire qui revient aux de la Marck en 1408.

De la Marck : comment s’étonner qu’en 1413 Evrard de la Marck et son épouse, Agnès de Rochefort, refusent de prêter hommage à leur désormais suzerain, Antoine de Brabant (1) ?
Frère du duc de Bourgogne, ce dernier vient d’hériter du Duché de Luxembourg. Il compte bien faire valoir ses droits et, en matière de règlements amiables, n’a rien à envier aux de la Marck : orgueil pour orgueil, Montaigu est incendié et mis à sac. Les ruines du donjon, symbole s’il en est, se trouvent désormais sous la butte du calvaire.

Car si, après cet épisode, la Prévôté perd peu à peu son influence, le site n’est pas abandonné pour autant et le culte de saint Thibaut, à qui était dédiée la chapelle castrale, s’y développe rapidement.

Les ruines du donjon se trouvent désormais sous la butte du calvaire.
Photo : Johnny Holtzheimer

AUX SOURCES DE LA CHAPELLE

Bon, va pour saint Thibaut, comte de Champagne devenu ermite dont la Légende Dorée nous trace un portrait plutôt sympathique, tout en humilité et en austérité. Mais il n’est point nécessaire de passer par Remoiville pour voir clair et deviner, sous la bure de ce probable cousin des comtes de Montaigu, une source qui n’a pas attendu son baptême pour accomplir des miracles.

En contrebas de l’éperon jaillit en effet une eau claire et rafraîchissante à laquelle on prête des vertus thérapeutiques, particulièrement efficaces en matière de maladies des membres inférieurs. Les nombreuses petites croix qui émaillent les lieux, traditionnellement confectionnées à l’aide de matériaux rencontrés sur place, témoignent d’une confiance toujours vivace

Une eau claire et rafraîchissante à laquelle on prête des vertus thérapeutiques
Photo : Patrick Germain

Pèlerinages

Deux pèlerinages (les premiers samedis de mai et de juillet) convergent encore vers la chapelle, dont la construction fut envisagée dès le début du XVIIème siècle pour répondre à une dévotion croissante. Au final, la paternité de l’édifice reviendra à un curé de Marcourt, Charles Jamotte, qui réunit les matériaux et les fonds nécessaires à sa construction, achevée en 1639.

Consacrée en 1660, un ermitage lui a été adjoint dès 1645 dont le Frère Gabriel Lardinois fut, en 1968, le dernier occupant à ce jour. L’ensemble occupe l’emplacement d’une tour d’angle de la forteresse incendiée.

La chapelle flanquée de l’hermitage depuis 1645
Photo : Johnny Holtzheimer

Classement, vandalisme et restauration…

A l’emplacement de l’ancien donjon, outre le calvaire dont les escaliers et le pavement ovale remontent à 1608, une grotte figurant le tombeau du Christ. Logique, pour un lieu d’où de nombreux Croisés partirent vers la Terre-Sainte. Construit au XIXème siècle, celui-ci dut être restauré – vandalisme oblige – en 1984.

Un vandalisme dont le classement du site, en 1973, n’a pu entraver les manifestations sporadiques. Par bonheur, le beau travail et la présence régulière des membres de l’association « Royale asbl chapelle et ermitage Saint-Thibaut (2) » compense l’oeuvre des quelques inévitables imbéciles de passage. Et conserve toute sa magie à un site exceptionnel dont le visiteur saura goûter les saveurs dans l’état d’esprit commun aux amoureux de l’Ardenne et de ses mémoires. Des visites guidées y sont organisées.

La grotte figurant le tombeau du Christ
Photo : Johnny Holtzheimer

Le gisant à l’intérieur du « tombeau »
Photo : Patrick Germain

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Notes :

1- A partir de Wenceslas II (1361 † 1419), les ducs de Luxembourg vont donner le duché en gage à certains princes, moyennant une somme d’argent, qu’ils pouvaient rembourser pour le récupérer le duché. Ce qu’ils n’arrivèrent jamais à faire. Sous l’angle de la stricte légitimité, on ne peut donc donner tort aux de la Marck. Hommage leur soit rendu : à se soumettre à n’importe qui, on devient n’importe quoi.

2- Renseignements : Royale asbl chapelle et ermitage Saint-Thibaut
Jacques Martin, Le Douaire, 3 à 6987 MARCOURT
T. +32 (0) 84 47 73 45

Source :

  • « Communes de Belgique – Dictionnaire d’histoire et de géographie administrative » – Crédit Communal de Belgique, à la Renaissance du Livre -1980.
  • « L’ermitage de St. Thibaut – Le Site de Montaigu » au SI de Marcourt (Merci à Sophie pour sa compétence et sa gentillesse)

Texte : Patrick Germain
Photos : Johnny Holtzheimer et  Jean-Marc Evrard

Où est Marcourt

Marcourt

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Revogne : entre quiétudes et Histoire | Beauraing

Revogne : entre quiétudes et Histoire | Beauraing

Revogne : entre quiétudes et Histoire | Beauraing

Revogne, dans l’écrin d’azur et d’émeraude où nous l’avons surpris somnolant, est l’un de ces villages où l’on aurait envie de mettre pied à terre pour ne plus repartir. Quiétudes et découverte d’un hameau où l’Histoire a laissé des traces : domaine mérovingien, Revogne aurait reçu son nom d’un Germain, au temps des invasions.

 

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Un écrin de verdure, en effet.

Engon de Revogne, cité en 930, est le premier seigneur connu de Revogne. Il possède les villages de Revogne, Honnay, Villers et Jamblinne. Vers 1150, la seigneurie est achetée par Henri de Leez, Prince-Évêque de Liège, qui en fait une prévôté. Agent seigneurial, le Prévôt est un intendant qui administre, juge et perçoit les taxes.

Son château fortifié, érigé au début du Xème siècle, devient un point de défense de la Principauté, et le centre d’une ville forte ceinte de remparts datant du milieu du XIIIème siècle et percés de trois portes : celles de Lomprez, du Levant et du Couchant.

Au sommet de sa puissance, la prévôté de Revogne comprendra entre autres les villages de Vignée, Villers-sur-Lesse, Jamblinne, Lavaux-ste-Anne, Ave, Belvaux, Wavreille et Bure.
Mais au XIVème siècle le domaine est morcelé. Jean de Villers-sur-Lesse, cité en 1316, construit un nouveau château comprenant manoir, donjon et fossés. En 1559, Everard de Mérode est Prévôt de Revogne, seigneur de Lavaux et de Ave.

 

 

 

revogne-egliseAu fil du temps, Revogne devient un domaine rural, et se dépeuple. Lors de la réorganisation territoriale imposée par la Révolution, le village n’est plus qu’une dépendance de Honnay.
De cet orgueilleux passé, il reste bien peu de traces. Toutes classées, ou presque : la chapelle Saint-Étienne, le chemin au bas de la chapelle, la ligne de crête avec les ruines de l’ancien château et la Porte de Lomprez.

Revogne, alangui au soleil, somnole. Bienheureux village qui transmet sa quiétude telle une onde bienfaisante dans un monde qui ressemble de plus en plus à la Nef des Fous.

A cette heure-là, le petit rhinolophe somnole, lui aussi. Notre pays compte dix-huit espèces de chauves-souris. Depuis la moitié du XXème siècle, certaines espèces ont disparu. Et la quasi- totalité s’est fortement raréfiée, même si, depuis les années 1980, on observe une certaine stabilisation des populations. Seule la pipistrelle peut être considérée comme encore très commune.

 

revogne-colombagesLe petit rhinolophe ne subsiste plus qu’en quelques centaines d’exemplaires, dans quatre colonies identifiées. Dont une à Revogne.

Comme on les comprend…

 

Ecrit par :Patrick Germain/2007


 

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Où est Revogne

Revogne

revogne-entete
Revogne

Dormir, manger, bouger en Ardenne

L’Ardenne couvre en Belgique, la province du Luxembourg, le sud et l’est de la province de Liège et le sud de la province de Namur. En France elle s’inscrit dans le département des Ardennes. Elle se prolonge au Grand-Duché de Luxembourg sur la province du nord, l’Oesling.

Vous trouverez sur les sites ci-dessous toutes les adresses afin de passer un bon séjour touristique en Ardenne.

Le site officiel du tourisme dans les Cantons de l'Est
Le site officiel du tourisme en province de Liège

Le site officiel du tourisme en province de Liège

Le site officiel du tourisme en province de Namur

Le site officiel du tourisme en province de Namur

Le site officiel du tourisme en Ardenne française

Le site officiel du tourisme en Ardennes française

Le site officiel du tourisme en Ardennes luxembourgeoises

Les séchoirs à tabac de la Semois

Les séchoirs à tabac de la Semois

Les séchoirs à tabac de la Semois

L’entrelacs de poutres et de planches des séchoirs à tabac de la Semois fait désormais partie intégrante du paysage de la vallée. Petite visite aux ancêtres.

 

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La vallée de la Semois recèle mille attraits dans ses méandres. Paysages superbes, forêts profondes et villages alanguis se succèdent au rythme d’une rivière qui prend le temps de fignoler son cours en rêvant d’alizés, qui sait.

Nous avons déjà évoqué en ces pages l’histoire de Joseph Pierret, ancien instituteur qui, en 1856, se mit en tête de planter le premier are de ce fameux tabac aux arômes inégalés. Certes, on est loin désormais des centaines d’hectares de jadis et de leur production, mais les rares fabricants restants perpétuent une tradition que savent apprécier ces hommes généralement paisibles constituant le dernier carré des fumeurs de pipe.

Soit. Pas de polémique, comme dirait l’autre. D’autant qu’il s’agit ici d’évoquer un patrimoine bâti : les séchoirs a tabac qui, avec leurs silhouettes caractéristiques, font partie intégrante du paysage de la vallée.

 

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De septembre à novembre, en effet, le tabac vit dans les séchoirs. Bien ventilés, ceux-ci assureront une dessiccation parfaite, gage de bonne conservation et de belle coloration.
Quelques-uns d’entre eux gardent leur vocation première, tandis que d’autres, entretenus avec soin, servent désormais d’abris pour les cordes de bois quand ils n’ont pas été reconvertis en logements.

 

 

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Nombre d’entre eux, enfin, tendent leurs bras meurtris vers le ciel d’Ardenne en attendant une fin inexorable. Il est bien loin, le temps du vieux Pierret. D’aucuns diront que c’est bien ainsi.

 

 

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Reste que, dans l’entrelacs des poutres où achève de s’écrire un épisode de l’histoire de la vallée et de ses habitants, le vent raconte quelquefois de curieuses histoires de braconniers, de galanteries et de fraudeurs. Il serait, convenez-en, bien regrettable de priver les générations futures d’un tel instrument*.

Patrick Germain / 22-01-2008


 

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Où peut-on voir ces anciens sèchoirs

mouzaive

Frahan

Paliseul

Bouillon




Le rail ardennais roule à Érezée

Le rail ardennais roule à Érezée

Le rail ardennais roule à Érezée

Le développement des lignes du chemin de fer vicinal constitua jadis une véritable révolution en Ardenne, où il contribua au désenclavement de nombreuses régions. Détrôné par la route, il a surtout laissé des traces toponymiques et, à l’occasion, de précieuses assiettes récupérées par le tourisme lent. Mais à Erezée, il roule ! En voiture, pour la vallée de l’Aisne et le « Musée vivant du tram vicinal ardennais ».

(suite…)

Une cathédrale à Malmédy ?

Une cathédrale à Malmédy ?

Une cathédrale à Malmédy ?


En 1920, Benoît XV institue le diocèse d’Eupen-Malmédy : l’église paroissiale Saints Pierre, Paul et Quirin, devenue église-mère, prend donc rang de cathédrale. Un statut qu’elle perdra, dans les faits, cinq ans plus tard. Mais le vocable, lui, est resté.

 Patron de la cathédrale de Malmédy et de l’église d’Ondenval, Saint Quirin est invoqué contre les rhumatismes et les maladies des yeux. On le fête le 11 octobre.

Malmedy, ou Malmédy ?

La graphie et la prononciation « Malmédy » (avec l’accent sur le E) dateraient du temps où la ville appartenait à la Prusse. Cette accentuation n’existant pas dans la langue allemande, les habitants auraient trouvé là une habile façon de défier leur administration de tutelle. D’aucuns – dont nous sommes- les conservent, en dépit de leurs relégations administratives. Rien à voir avec un quelconque anti-germanisme primaire, mais c’est bien de « Malmédiens » dont on parle, et le coup de la cathédrale vaut bien un accent aigu, non ? 😉

 

(suite…)

Le barrage sur l’Ourthe à Nisramont

Le barrage sur l’Ourthe à Nisramont

Le barrage sur l’Ourthe à Nisramont

De provisoire qu’il devait être, lors de son érection, le barrage sur l’Ourthe à Nisramont fait désormais partie du paysage ardennais. Survol d’une histoire plus que centenaire et gros plan sur un ouvrage d’art dont la vaste retenue d’eau constitue un petit miracle de quiétude.

(suite…)

La chapelle de Bon Secours, au hameau Fischbach

La chapelle de Bon Secours, au hameau Fischbach

La chapelle de Bon Secours, au hameau Fischbach

La chapelle de Bon Secours, au hameau Fischbach

C’est au chevalier Henri-Toussaint Fischbach que l’on doit l’érection de la chapelle qui porte son nom, à un jet de pierre de la Baraque Michel. Un édicule dont la vocation, à l’origine, ne devait pas se limiter à accomplir un voeu et à guider les égarés.

 

Consacré au culte le 14 juillet 1831, l'oratoire fagnard matérialise le voeu de M Rondchêne, un notable malmédien par ailleurs beau-père de Fischbach.
Consacré au culte le 14 juillet 1831, l’oratoire fagnard matérialise le voeu de M Rondchêne, un notable malmédien par ailleurs beau-père de Fischbach.

La Chronique rapporte en effet que Rondchêne, égaré en Fagne une dizaine d’années plus tôt, fut sauvé de justesse par les aboiements du chien de la Baraque Michel et recueilli par ses habitants après avoir invoqué Notre-Dame. Il mourut un peu plus tard, trop tôt pour lancer la construction d’une chapelle votive. Son gendre, homme pieux, prit la relève.

Le hameau de Fischbach

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Pieux, sans doute, mais point seulement. Car Henri-Toussaint Fischbach, Chevalier de l’Aigle Rouge, industriel malmédien originaire de Stavelot et homme « bien en Cour » avait une petite idée derrière la tête.

En fait, il avait conçu le dessein de faire défricher les fagnes aux environs de la Baraque Michel, et d’y créer un hameau de cultivateurs. L’usage commençant à désigner le lieu sous le toponyme de « Baraque Michel », le chevalier obtint même que cette « chétive appellation » fût évincée au profit de « hameau Fischbach », nom qu’il porte encore – officiellement tout au moins – de nos jours. Mais les forces économiques ne se laissant pas convaincre, le projet fut sans lendemain, fors la chapelle.

Dédiée à Notre-Dame de Bon Secours, celle-ci était à l’origine pourvue d’une cloche et surmontée d’un fanal que la famille Schmitz alluma tous les soirs jusqu’en 1856, date de l’ouverture de la route Eupen-Malmédy.

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En 1885 un narthex, au clocheton ajouré pourvu d’une cloche fondue à Metz en 1882, fut accolé à la nef à l’initiative du curé de Xhoffraix, lui donnant l’aspect que nous connaissons aujourd’hui.

À l’intérieur, deux plaques d’ardoise rappellent les raisons pour lesquelles la chapelle fut construite. L’autel est surmonté de la statue de Notre-Dame de Bon Secours, avec, de part et d’autre, les statues de St Henri, St Hubert et St Roch. Une statue de St Antoine a disparu.

Pélerinage

La chapelle fut longtemps un but de pèlerinage pour les villages des alentours.

Chaque année, le 15 août, des pèlerins venus de Jalhay, Sart, Xhoffraix, Hockai, Membach et Goé s’y rendaient en procession.

L’origine de la procession des paroissiens de Solwaster vaut qu’on s’y attarde. Peu après la construction de la chapelle, une épidémie de dysenterie frappa la contrée, à laquelle Solwaster sacrifia. Resté pratiquement seul pour soigner les malades, le curé de la paroisse fit vœu d’organiser chaque année un pèlerinage à Notre-Dame de Bon Secours, si le mal était enrayé. Dès le 8 septembre suivant, en la fête  » del pitite Notru-Dame  » il tint parole et conduisit ses ouailles à travers la lande. L’épidémie quitta bientôt la contrée. Ceci dit, déférence gardée envers les mystères de la foi, la procession fut dit-on émaillée de nombreuses haltes durant lesquelles tous mangeaient force myrtilles et airelles. Ceci explique peut-être, aussi, cela.

Pour l’anecdote – et entre nous – j’ai fait mienne l’exécration suprême de grand-père : « Dji t’våreû so l’Fagne avoû l’hite sifflante ». En d’autres termes : « Je te souhaiterais sur la Fagne avec une chiasse carabinée ». Faut-il y voir un souvenir de l’épidémie ? Quoi qu’il en soit, la malédiction est terrible, vous en conviendrez ! :o)

Moins horrible (« quoi que », diront certains…) les femmes en mal d’épousailles ont le choix entre mordre la grille de la chapelle de Tancrémont, ou faire le pèlerinage à la chapelle Fischbach. Vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas…

Un temps tombé en désuétude, le traditionnel pélerinage reprend sa place au calendrier paroissial le dernier samedi du mois d’août. La Foi y est sans-doute pour quelque chose, mais la vitalité de quelques comités culturels locaux a beaucoup contribué a faire revivre la tradition, d’autant plus que depuis 2008, la chapelle a subi une rénovation architecturale importante.

Ecrit par :Patrick Germain /2007

La cloche volée

Curieuse histoire que voici : en avril 2018, la (presque) sainte cloche disparait sans laisser d’adresse. Serait-elle partie pour Rome, certainement pas. Plutôt volée par un malfaisant suppôt de Satan. C’est en tous cas ainsi qu’aurait pu être qualifié le brigand qui avait dérobé l’objet sacré.

Par le même mystère, elle réapparut curieusement posée sur le seuil de l’édifice  au mois de juillet de la même année. Le voleur a-t-il été pris de remords, est-ce un ange qui l’arracha des mains du démon ? Allez savoir !

Toujours est-il qu’elle fut de nouveau en place pour célébrer le pèlerinage annuel du mois d’août. Ouf, on a eu chaud.

 


Galerie Chapelle Fischbach et environs

Où la Chapelle Fischbach

Chapelle Fiscbach

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Bon, d’accord : le tabac n’est pas ce qui se fait de mieux pour la santé. Ceci dit, à force de faire dans le « politiquement correct » on finira par ne plus savoir sous quel vocable désigner les nains de jardin… Le ridicule, quoi qu’on en dise, tue aussi ; et l’excès nuit en tout. Bref, en route pour la découverte du Musée du Tabac, à Corbion. Une histoire indissociable de celle de la vallée de la Semois.

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