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Un combustible d’hier : la tourbe.

13 Avr, 16 | Vie ardennaise

A la fin de la période glaciaire, les tourbières ont commencé à se développer. Elles ont longtemps procuré un combustible alternatif aux villages voisins des fagnes qui émaillent le haut plateau ardennais.

La période glaciaire a laissé de nombreuses traces sur les sommets ardennais, principalement dans le nord-est. Une faune et une flore particulières y ont subsisté jusqu’à nos jours, dans des conditions climatiques propices, il est vrai. A tel point qu’on parle, à propos des Hautes Fagnes et de celle du Plateau des Tailles de “petites Sibéries”?

Fosse de tourbe

Le bord d’une ancienne fosse de prélèvement de tourbe dans la Fagne de Poleur. Photo de G. Friedrich en 2008.

 

Dans un tel milieu, l’une des préoccupations de l’homme fut de tout temps, on s’en doute, de se procurer des moyens de chauffage.

Parmi ceux-ci, la tourbe a occupé une place de choix jusqu’au milieu du XX° siècle environ.

 

UNE LONGUE HISTOIRE

Il aura fallu près de dix-mille ans pour qu’une accumulation de végétaux en décomposition finisse par produire la tourbe.

A raison d’un millimètre par an, au maximum, la sphaigne, principalement, et tous les végétaux composant la couverture du sol se sont enfoncés dans un milieu acide, gorgé d’eau et privé d’air. Au point d’atteindre des épaisseurs de sept mètres, sur une étendue de plusieurs dizaines d’hectares.

Quel lointain habitant de ces contrées inhospitalières s’aperçut que cette matière, séchée, produisait un combustible ? Toujours est-il qu’il demeura longtemps un précieux substitut au bois, voire au charbon.

 

 

tourbe-nels

 

 

 

L’OR NOIR DES FAGNES

C’est dans la seconde moitié du XVI° siècle, pense-t-on, qu’apparut l’exploitation en profondeur. Les « fosses » commencèrent alors à parsemer les terrains fangeux qui, dès lors : « … jusque-là sans valeur, atteignirent des prix considérables, qui dépassaient par moments ceux des terrains arables. »

Au début du XIX° siècle, quelque quinze cents personnes montaient dans les Hautes Fagnes préparer les briques de tourbe : « 200.000 quintaux, estimait-on, étaient extraits ainsi chaque année du département de l’Ourthe. »

Comme on peut le voir, il s’agit là d’une ressource importante, dont le cours et l’usage suivirent les fluctuations de ceux du bois. Puis le charbon fit lentement son apparition. La tourbe ne subsista plus que dans les villages voisins des fanges, et dans les foyers les moins aisés.

Son extraction n’est plus aujourd’hui qu’anecdotique. Et par ailleurs antinomique avec un nouvel or Ardennais, vert, celui-là. La plupart des fanges possèdent en effet statut de réserves naturelles.

Écrit par : Patrick Germain /2007

Source : Hoyois “L’Ardenne et les Ardennais” – Duculot éd.  1949


 

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