C’est ici, à Vielsalm

Sur le chemin emprunté ce matin, je ne suis pas seule. Les baliseurs ont planté rectangles verts et carrés jaunes. Les naturalistes ont fixé des panneaux informatifs.

Je croise un couple et leur chien. Ils sont en route pour la promenade du matin : il est utile que l’animal s’active et il entraîne ses maîtres.

La joggeuse me dépasse. Elle est vive et ses cheveux rassemblés en queue de cheval virevoltent et déclenchent un rythme qui ressemble au galop.

Deux traileurs me croisent : ils arpentent le chemin, courant après le temps, la moyenne, la performance.

Et puis me rejoignent tous ceux d’avant, d’il y a bien longtemps : les errants, les vagabonds, les chasseurs, les bergers et les herdiers avec leur troupeau, les paysans, les ouvriers. Ils m’accompagnent sur le sentier, trace indélébile de leurs passages répétés. Je les entends, ils s’éloignent, nous nous quittons.

Marcher c’est pénétrer sur un territoire de l’imaginaire.

Le soleil déchire les nuages, le paysage est bluffant.

Une belle journée s’annonce.

Bernadette Remacle

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Le 28 mai 2023, le parc naturel des Deux Ourthes plantait sa fête annuelle à Bonnerue.

Bonnerue est un très paisible village de la commune de Houffalize. Très paisible, sauf quand le parc naturel des Deux Ourthes y organise sa fête annuelle. A ce moment, ça bouge un peu plus, mais je pense qu’ancun habitant ne le regrette. C’est… la fête.

Bonn-ruyou ou, Bonnereux, signifie « bon ruisseau » ; les premières maisons furent probablement construites près d’une source. D’ailleurs, presque tous les villages ardennais prennent naissance aux abords d’un puits.

A quelques pas, en bordure du village, sur le chemin menant à Vellereux, on découvre le Béni-hesse (Hêtre béni), il a été foudroyé il y a très longtemps. Il doit avoir près de 400 ans. Une croix fut plantée dans le tronc creux avant la révolution Française. C’est là qu’aux enterrements, on s’arrêtait avec les morts, pour les bénir avant de se rendre au cimetière de Vellereux.

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On voit bien cependant que c’est une neige qui n’a pas beaucoup d’ambition. Hier en soirée elle se mit à tomber à gros flocons. Des gros flocons gonflés d’orgueil, solitaires et indépendants. Ils ne se rassemblaient pas en touchant le sol ; ils restaient chacun de leur côté sans se fréquenter. Sauf sur les branches où le peu de surface d’appui les obligeait à se marcher les uns sur les autres. Là, ils s’agglutinaient.
Ils sont restés sur les plantes et les branches jusqu’au lendemain matin, il fallait aller les saluer tôt. La brume matinale les maintint un peu en vie, mais très vite, le soleil eut raison de leur aveuglante blancheur. Ils disparurent de la forêt du Grand-Bois comme ils étaient venus, en silence.

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Le mercredi 4 novembre…
De haut en bas…

Projet du jour : assister au réveil du petit village de Frahan, lové dans les méandres de la Semois ! Le soleil semble étinceler depuis longtemps sur les hauteurs de l’Ardenne centrale du côté de Nassogne, Libramont ou Bertrix… Mais la Semois ardennaise est un peu paresseuse ce jour. Le lever de… sommeil… est tardif… La vallée est encore dans les vapes. La plus belle rivière de Belgique s’interdit encore de sortir de son… lit ! Elle devrait y voir clair pourtant… elle a beaucoup de… courant…

« Le » point de vue attendra l’après-midi pour se dévoiler, laissant de la sorte apparaitre les mille et une occupations de tous ces êtres qui peuplent la rivière ardennaise…

Un castor n’a pas fini son petit déjeuner : les pétales de ses « Kellogs » s’agglutinent au pied du saule… Un rouge-gorge familier me précède et m’ouvre la voie du sentier de GR… Un mini bouquet de fleurs éclaire une marche au pied d’une porte qui assume sa couleur… Les mélèzes s’amusent du code « orange » de cette période particulière… Les anciennes ardoisières se préparent à accueillir des colonies hibernantes de chiroptères… La Semois, belle ondine, se voit déjà «mer» et s’invente des vagues…

Tout ce petit monde semble vivre de façon harmonieuse. Pourtant, en levant le nez vers les hauteurs… un élément du paysage humain m’interpelle. Je ne veux pas créer de polémique ; perplexe, je fronce un peu les sourcils. La Semois est à tout le monde. Ou plutôt, à personne…

La journée s’achève… sur un clin d’œil. La passerelle des Vannes – en se mirant – devient lunettes. A elles de récupérer leurs branches sur les arbres qui les cernent.

La lumière prend congé. Le mien se poursuivra en noir et blanc ce soir. J’ai rendez-vous avec un clavier – non pas d’un smartphone ou d’un ordi – mais celui d’un piano quart de queue… Ma dernière leçon date de 40 ans… Liesse de redevenir élève…

(P.S. Je suis ravi de voir l’intérêt suscité par le partage de ces moments nature. D’aucuns m’interrogent sur les lieux exacts de certaines prises de vue ; d’autres ont modifié leur programme du week-end pour découvrir ces lieux chargés d’histoire, de ruralité, de tourisme vert et lent. Merci…).

Thierry Gridlet – Novembre 2020

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