Les séchoirs à tabac de la Semois
Les séchoirs à tabac de la Semois
L’entrelacs de poutres et de planches des séchoirs à tabac de la Semois fait désormais partie intégrante du paysage de la vallée. Petite visite aux ancêtres.
La vallée de la Semois recèle mille attraits dans ses méandres. Paysages superbes, forêts profondes et villages alanguis se succèdent au rythme d’une rivière qui prend le temps de fignoler son cours en rêvant d’alizés, qui sait.
Nous avons déjà évoqué en ces pages l’histoire de Joseph Pierret, ancien instituteur qui, en 1856, se mit en tête de planter le premier are de ce fameux tabac aux arômes inégalés. Certes, on est loin désormais des centaines d’hectares de jadis et de leur production, mais les rares fabricants restants perpétuent une tradition que savent apprécier ces hommes généralement paisibles constituant le dernier carré des fumeurs de pipe.
Soit. Pas de polémique, comme dirait l’autre. D’autant qu’il s’agit ici d’évoquer un patrimoine bâti : les séchoirs a tabac qui, avec leurs silhouettes caractéristiques, font partie intégrante du paysage de la vallée.
De septembre à novembre, en effet, le tabac vit dans les séchoirs. Bien ventilés, ceux-ci assureront une dessiccation parfaite, gage de bonne conservation et de belle coloration.
Quelques-uns d’entre eux gardent leur vocation première, tandis que d’autres, entretenus avec soin, servent désormais d’abris pour les cordes de bois quand ils n’ont pas été reconvertis en logements.
Nombre d’entre eux, enfin, tendent leurs bras meurtris vers le ciel d’Ardenne en attendant une fin inexorable. Il est bien loin, le temps du vieux Pierret. D’aucuns diront que c’est bien ainsi.
Reste que, dans l’entrelacs des poutres où achève de s’écrire un épisode de l’histoire de la vallée et de ses habitants, le vent raconte quelquefois de curieuses histoires de braconniers, de galanteries et de fraudeurs. Il serait, convenez-en, bien regrettable de priver les générations futures d’un tel instrument*.
Patrick Germain / 22-01-2008
Galerie
Où peut-on voir ces anciens sèchoirs
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