Balade de Petit-Thier | Vielsalm
Balade de Petit-Thier | Vielsalm
Au départ de Petit-Thier, c’est à une promenade familiale que nous vous convions. Sur des voies en bon état et dans une grande quiétude, elle musarde de forêt en lisière. En route !
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Départ à l’église du Village de Petit-Thier, Vielsalm
Assez facile sur des chemins empierrés ou asphaltés. Comprend quelques passage sur des sentiers forestiers.
Durée de plus ou moins 2 heures en marchant bien.
Cette balade commentée et photographiée s’est déroulée en juin 2016. Il est possible que le paysage ait subi quelques modifications lorsque vous réaliserez vous-même la rando. Des bâtiments peuvent avoir été construits ou détruits, et en forêt, les mises à blanc modifient sensiblement le paysage. A moins que vous ne fassiez la rando dans quelques millions d’années, le relief devrait en revanche rester identique.
Allons-y, bonne balade !
Avant de nous lancer sur le parcours, un crochet par l’ancien cimetière (de l’autre côté de la route régionale, attention en traversant) permet de découvrir une grande variété de croix de schiste, ainsi qu’un monument votif aux défunts naguère enterrés sur le site qui était également celui de la chapelle primitive du village. On y trouve également une jolie fontaine et, si l’envie de lire vous prend avant le départ ou au retour, une micro-bibliothèque installée par la bibliothèque de Vielsalm. Le principe est de déposer un livre que vous avez lu et de retirer dans la bibliothèque un autre qui vous intéresse.
De facture classique, le sanctuaire actuel est placé sous le patronage de st. Antoine de Padoue.
Les premiers hectomètres de la promenade traversent un quartier de Petit-Thier où l’on constate que l’ancien et le moderne peuvent faire bon ménage. Profitons de la descente car, à partir du pont enjambant un ruisseau qui serait donc la Salm authentique, ça grimpe ! Pas (trop) fort, mais longtemps.
Les premières maisons de Blanche-Fontaine nous accueillent. Sur notre gauche, peu avant de traverser l’assiette de l’ancienne voie ferrée reliant Vielsalm à Saint-Vith, l’origine d’une première croix reste sujette à caution. Sa nature serait toutefois votive.
Et ça grimpe. Après la traversée de Blanche-Fontaine, plaisant hameau dont la quiétude pourrait bien être menacée – circulation de poids lourds oblige – avant longtemps, une route asphaltée pénètre sous les premières frondaisons du bois communal.
On appréciera au passage la majesté de quelques douglas bordiers, ceux-ci ont été martelés. Ce qui signifie que lorsque vous passerez à cet endroit, ils seront déjà transformés en bois de charpente ou en parquet.. Nous arrivons au premier diverticule : celui de Tinseubois, à gauche. À vous de décider : l’endroit vaut le détour.
Le temps de jeter un œil sur la croix Raskin (votive), et l’itinéraire classique s’enfonce dans les premiers hectares de la forêt domaniale du Grand-Bois.
En cheminant vers notre prochaine étape – la croix Chmits – prenons le temps de découvrir de nombreux semis naturels d’épicéa. L’arbre est ici « en station » et le fait savoir. Signalons au passage que la monoculture intensive de cette essence, pour autant de raisons, est en passe d’avoir vécu : le douglas, principalement, remplace régulièrement celui dont on a dit tant de mal… et tiré d’importants bénéfices.
Tout au long du parcours, outre des buissons de myrtilles, d’imposants blocs d’arkose – parfois rassemblés en tas plus ou moins volumineux – rappellent que l’Ardenne est, ici tout particulièrement, une terre dure à faire chanter. Tant pour les forestiers que pour les agriculteurs de naguère, dépourvus de puissantes mécaniques : sang et sueur firent longtemps partie du menu des travaux et des jours.
Les pinsons se répondent, sous la voûte des arbres, tandis que nous arrivons à la croix Chmits. Restaurée, celle-ci est de type commémoratif. C’est à cet endroit que, le 8 juillet 1843, fut découvert le corps ensanglanté du brigadier des douanes Chmits.
Ayons une pensée pour le défunt, avant de poursuivre notre promenade. À partir de la croix Chmits, celle-ci prend la diagonale des courbes de niveaux, montant sagement vers la bifurcation en direction de Burtonville, que nous rejoignons par un sentier dont le sol meuble atteste du passage de nombreux cavaliers. Une courtoisie mutuelle sera de bon aloi, en cas de cohabitation. Elle se soldera généralement par un grand « bonjour » accompagné d’un sourire. Toujours bon à prendre.
Des protections contre le gibier ont été installées autour des parcelles de régénération naturelle des épicéas.
Notons au passage la présence de sphaignes, de vestiges de fossés de drainage et d’une clairière fangeuse non colonisée. Autant de témoins d’une époque où fagnes et tourbières occupaient une bonne partie de la région.
Abordons à présent la longue descente qui va nous ramener à Petit-Thier, en passant par Burtonville. Comme souvent les villages établis en lisière de forêt, se découvrent par leurs premières pâtures. Le sentier ombragé nous fait aborder les premières maisons du village, où nous rencontrerons les premiers habitants à tâches noires pour l’un et rouges pour l’autre. Ils broutent en nous jetant un regard distrait…
Nous rencontrons les premières colonisations d’oxalis petite oseille
Le second diverticule vous invite à la découverte d’un village dont le patrimoine bâti vaut le détour. Il commence face au monument d’arkose dédié aux combattants de la 75ème division d’infanterie des Etats-Unis et aux victimes civiles des terribles combats qui se sont déroulés ici lors du refoulement de la bataille d’Ardenne, que l’on nomme généralement « L’offensive » dans la région.
Pour sa part, notre promenade suit la lisière dans l’ombre bienvenue de haies arborescentes d’essences variées. À gauche, l’une des premières pâtures visibles est celle où se déroulait annuellement le concours de débardage de Burtonville.
En ce mois de juin, nous longerons une coupe de perches d’épicéas; un travail à l’ancienne, exécuté à la « rasette ». Les perches abattues attendent le cheval de débardage.
Plus loin, c’est une pâture au foin généreux qui attend la faucheuse.
Et ça descend toujours. Nous traversons un coin de forêt en partageant le chemin avec une source, avant de retrouver un paysage ouvert qui annonce l’écurie. La promenade fait un angle droit… à gauche… dans la pointe duquel on découvre une ferme restaurée avec beaucoup de respect de son intégrité. Le fournil est visible du chemin, de même qu’une partie du dallage en arkose qui ceint le bâtiment. Nous avions effectué cette balade il y à quelques années déjà, le bâtiment est un peu désordonné aujourd’hui. Des travaux sont en cours probablement ? Pourvu que cela redevienne aussi coquet qu’avant.
Nous retrouvons l’ancienne voie ferrée, que nous traversons pour découvrir une nouvelle croix votive : la croix Thoumsin. Le texte de sa plaque de schiste est impératif : « O vous qui passez humiliez-vous et inclinez-vous devant cette croix d’année 1931 ». Soit : à vous de voir.
Et bienvenue à Sart-Hennard. Arrêtons-nous au passage devant la barrière d’une propriété où une magnifique maison en bois nous rappelle que ce type de construction n’est désormais plus réservé aux inimitables (…) chalets de vacances dont on ne célèbrera jamais assez le bon goût général.
Le temps de traverser la Salm / ruisseau de Petit-Thier / ruisseau de Hermanmont… et un petit casse pattes nous ramène à l’église de Petit-Thier.
Cette promenade guidée en notre compagnie s’achève : nous espérons qu’elle vous aura donné envie d’y aller voir.
Rappel des liens :
La myrtille
Perle noire de l'Ardenne...+
L'épicéa
Ce sapin qui n'en est pas un!
L'oxalis petite oseille
Les usages domestiques et médicinaux de cette plante sont innombrables.
La croix Schmitz dans le Grand-Bois
L'Ardenne est parsemée de croix.
L'offensive des Ardennes
Décembre '44, l’Ardenne, où quasiment personne n’envisage même l’éventualité d’une attaque.
La chapelle de Tinseubois
Au coeur de la forêt domaniale du Grand-Bois