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Le milan royal, talentueux flemmard

Le milan royal, talentueux flemmard

Le milan royal, talentueux flemmard

Admirable voilier, le milan royal est sans doute l’un des plus beaux rapaces diurnes de l’Ardenne.

Depuis quelques années maintenant, le ciel d’Ardenne retrouve progressivement ses rapaces. Et c’est avec bonheur que l’on y constate, au fil des saisons, un accroissement notable de la population de milans royaux alors même que l’espèce continue d’être réputée en danger ailleurs.

Quel bonheur, pour un – modeste – vélivole qui plus est, que celui d’observer ce talentueux flemmard en train de défier les lois de la pesanteur sans le moindre effort apparent ! Le plumage de queue en perpétuel mouvement, il glisse à quelques mètres du sol, point trop soucieux de la présence humaine. Puis, toujours sans effort apparent, il tournoie et monte, monte à perte de vue dans le ciel.

Flemmard dans l’espace, le milan le serait encore plus résolument sur le plancher des vaches. Il peut, paraît-il, rester des heures à rêvasser dans un arbre.

Outre son vol caractéristique c’est un magnifique rapace très facile à identifier, entre autres grâce à sa longue queue rousse triangulaire, profondément échancrée. La tête est blanchâtre et le plumage brun rouge dessus et roux rayé de brun dessous. Les ailes sont tricolores dessus et on peut observer au-dessous deux fenêtres blanches, situées au niveau des poignets.

 

milan_royal_quoidbach_petitCôté subsistance, il est principalement charognard, mais il arrive que notre surdoué trouve sa nourriture au sol à l’occasion d’imprévisibles piqués sur cibles mobiles. Rats, campagnols, jeunes oiseaux, grenouilles, charognes, lombrics et autres constituent l’essentiel de son menu. Ceci dit, que nos amis éleveurs se rassurent : tant il est vrai que l’on ne peut également briller en toute chose, le milan royal n’est pas le plus imparable des rapaces. Il est considéré comme un peu maladroit lorsque l’envie lui prend de tenter l’aventure vers nos poussins ou lapereaux.

 

 

C’est en février qu’il revient vers nos contrées – Photo de Harry Mardulyn

 

 

Anecdote : un milan en mauvaise posture

Un milan royal en mauvaise posture

 

Comment a-t-il pu aller se fourrer là ?

C’est notre ami photographe Roland Piron qui raconte l’anecdote :

Ma nièce me téléphone vers 18h00 heures, elle me signale qu’un rapace est coincé dans un arbre. Lorsque j’arrive sur place, à plus ou moins dix kilomètres, je vois que c’est un milan et que en effet, il est drôlement empêtré dans les branches. Mais il est difficilement accessible, il me faut une échelle. Ma nièce part en chercher une en courant. Dans l’instant d’après, un voisin agriculteur passe justement avec un tracteur muni d’un chargeur frontal et d’un bac. Je lui explique la situation et à l’aide de l’engin, il m’ amène en un tour de main à hauteur de l’oiseau qui fut très vite libéré et sans blessure.

Voilà un sauvetage qui se termine bien, on loin du temps où les superstitions idiotes clouaient les rapaces – les chouettes surtout – sur les portes des granges…
Heureusement !

Les photos de Roland Piron

 

Notes

Milan royal – Milvus milvus

Cantons de l’Est : Roter Milan
Wallon : grand mohèt, ram’neu d’bègasses

Envergure : 145 à 165 cm.
Longueur : 59 à 66 cm.
Poids : 720 g à 910 g pour le mâle et 800 g à 1010 g pour la femelle.
Dimorphisme sexuel : Il existe un léger dimorphisme de taille chez les adultes, les ailes du mâle mesurent 475 à 500 mm tandis que celles de la femelle sont plus grandes, de 475 à 530 mm.
Voix : plutôt silencieux, il peut faire entendre des sortes de miaulements et des cris aigus rappelant ceux de la buse.
Durée de vie : record de 26 ans pour une femelle.
Habitat : régions montueuses boisées ; localement en plaine et milieux découverts avec arbres disséminés.
Reproduction : 2 à 3 œufs en moyenne, pondus en mars-avril, vont être couvés pendant 35 à 40 jours. Les jeunes, élevés pendant deux mois, attendront environ l’âge de 3 ans avant de commencer à se reproduire à leur tour.

Texte : Patrick Germain / 2007
La photo du titre est de Corentin Thomas – 2018
Crédit(s) iconographiques : Jacques Quoidbach

Source :

  • « Histoires d’ailes en val de Lienne et Glain… » Textes et dessins de Marc Deroanne – Cercles des naturalistes de Belgique éditeur – 2004 –
  • « Mémoire : Oiseaux du Pays de Salm » – Bernard Clesse – Cercles des naturalistes de Belgique éditeur – 1988 –
  • « Guide des oiseaux d’Europe » – Peterson, Mountfort, Hollom, Géroudet – Delachaux & Niestlé éditeurs – 7ème édition – 1976
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… et en vidéo (Harry Mardulyn – Natagora)

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