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Le mémorial du Mardasson | Bastogne

Le mémorial du Mardasson | Bastogne

Le mémorial du Mardasson | Bastogne

C’est en 1950 que fut inauguré l’un des monuments les plus connus d’Ardenne : le Mardasson. Érigé en l’honneur des soldats américains tombés en Belgique durant toute la seconde guerre mondiale, il est généralement associé à la bataille « du saillant » dans la mémoire collective. Et pour cause : les pertes en vies humaines y furent plus importantes que durant les combats du débarquement en Normandie.

Le fait, tout déplorable soit-il, mérite d’être rappelé : les combats de l’Offensive des Ardennes furent les plus meurtriers qui se soient déroulés sur le front occidental durant la seconde guerre mondiale. Dans le triangle Elsenborn – Echternacht – Celles, les historiens militaires s’accordent généralement sur les chiffres, côté américain, de 8.607 tués, 21.144 disparus et 47.139 blessés.

Le Mémorial du Mardasson représente l’hommage du peuple belge à la nation américaine à travers celui rendu aux combattants tombés sur son sol. Sa réalisation est due à une initiative de l’ « Association Belgo-Américaine », groupement constitué en 1945 et comprenant diverses personnalités belges désireuses de perpétuer le souvenir.

Bastogne fut choisie pour ériger ce mémorial du souvenir, parce que l’effort américain y fut le plus décisif. Pour les Américains, Bastogne symbolise leur esprit légendaire de résistance, mais aussi leur sens de la contre-attaque victorieuse.

Le 4 juillet 1946, là où allait se trouver le point central du Mémorial, un peu de terre était prélevée et déposée dans un coffret, bientôt scellé en présence de l’ambassadeur des USA et expédié par avion spécial vers Washington. Une délégation belge, conduite par le ministre de la Défense Nationale, remit ce coffret sacré au président des États-Unis d’ Amérique, Harry Truman.

 

 

 


C’est au-dessus de ce point central que se trouvera la dalle en pierre du pays, portant l’inscription:
LIBERATORIBUS AMERICANIS
POPULUS BELGICUS MEMOR
4. VII. MCMXLVI
(Le peuple belge se souvient de ses libérateurs américains – 4 juillet 1946)

Le monument fut inauguré le 16 juillet 1950, en présence des plus hautes autorités belges et américaines; des délégations anglaise, française, hollandaise et luxembourgeoise renforçaient le caractère international de l’événement. Les associations de vétérans étaient évidemment du nombre. Sans oublier l’architecte, lauréat d’un concours de projets, Monsieur Georges Dedoyard et l’entrepreneur Monsieur Félicien Calay. Dans les fondations se trouve, scellé, un parchemin signé par différentes personnalités belges et américaines.

 

L’étoile à cinq branches

Le Mémorial affecte la forme de l’étoile de la Libération, à cinq branches dont chacune mesure 31m de longueur. Le diamètre de l’atrium central est de 20m et s’élève jusqu’à 12m; le sommet de l’édifice est parcouru par une galerie circulaire conduisant aux tables d’orientation, une par branche de l’étoile.

 

 

 

Sur la couronne figurent les noms des 48 États constituant les USA de l’époque. A l’extérieur également, les badges des différentes grandes unités ayant participé à la bataille du Saillant. Sur les parois internes, le déroulement de cette bataille est expliqué en langue anglaise et en dix tableaux.

 

 La crypte dédiée aux héros

 

 

 

Une crypte fut également creusée dans la roche; elle rappelle le sacrifice de 76.890 héros américains tués, blessés ou disparus dans cette bataille.

 

 

 

 Trois autels sont consacrés respectivement aux cultes catholique, protestant et juif. Les mosaïques aux couleurs chatoyantes sont de l’artiste français Fernand Léger.

Tout proche, le Bastogne War muséum accueille les visiteurs désireux d’en savoir davantage sur les combats meurtriers qui se déroulèrent en Ardenne durant le terrible hiver 44-45.

 

Ecrit par :Patrick Germain 07-11-2007


 

Où est Bastogne

Bastogne

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Le Mardasson

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Vaux-sur-Sûre

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Bastogne et environs


Bataille des Ardennes – Le cimetière allemand de Recogne

Bataille des Ardennes – Le cimetière allemand de Recogne

Bataille des Ardennes – Le cimetière allemand de Recogne

Depuis 1947, les corps de 6.807 soldats allemands reposent par groupes de six, sous de rustiques croix de petit granit, à Recogne. Avec Lommel (Léopoldsburg) c’est la plus grande nécropole du genre en Belgique.

 

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Le bloc de granit gravé à l’entrée du cimetière

 

Décembre 44 : Hitler lance l’offensive « Wacht am Rhein », qui va déboucher sur l’un des plus grands carnages de la seconde guerre mondiale du XXème siècle, sur le front occidental. Les pertes humaines, de chaque côté, dépassent celles enregistrées durant le débarquement en Normandie. Actuellement, on cite les chiffres, côté américain à 8.607 tués, 21.144 disparus et 47.139 blessés ; côté allemand à 17.236 tués, 16.000 disparus et 34.439 blessés. Sans commentaire.

 

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La chapelle accueille les visiteurs.

 

Le service d’inhumation américain aménage un cimetière de regroupement situé de part et d’autre de la route de Noville. On y enterre, séparément, 2.700 soldats américains et 3.000 allemands.
Durant les années 46 / 47, les morts américains sont transférés à Henri-Chapelle, tandis que les services d’inhumation belges réunissent les allemands à Recogne. Aux 3.000 du départ vont se joindre les soldats tués dans d’autres endroits de la province de Luxembourg, du sud de la province de Liège et des Cantons de l’Est. Y reposent également les dépouilles de militaires tués dès le début de la guerre, et l’occupation.

Réconciliation par-dessus les tombes

En 1956, un camp de jeunesse international fut organisé. Son thème : « Réconciliation par-dessus les tombes ». Ces jeunes, venus de six nations, aidèrent à l’aménagement du cimetière et à la construction du mur d’enceinte, en grès rose de l’Eifel. Le 25 septembre 1960, le cimetière fut officiellement inauguré.

 

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Sous chaque croix, gravée recto/verso, reposent six dépouilles de soldats. Beaucoup n’ont pu être identifiés.

 

Sous chaque stèle de petit granit, gravée recto-verso, reposent six corps, dont certains n’ont jamais pu être identifiés. Aucune distinction de grade : officiers et soldats sont ici réunis dans la mort.

D’une même sobriété, une chapelle a été élevée, dont les murs sont décorés de bas-reliefs : l’un représentant st Michel portant la balance, et l’archange Gabriel portant la lumière.

On pourrait gloser à l’infini sur les tenants et les aboutissants de cette tuerie qui, sous des dehors idéologiques, a bel et bien constitué un exploit de plus à mettre au crédit d’une certaine forme d’économie. Foutaises, que le reste ! Fables tragiques avalées par les peuples pour justifier, et commettre, l’injustifiable. Et les archives auront beau faire, révélant le cynisme sous-jacent des assassins aux mains blanches : l’humain, on peut le craindre, ne comprendra jamais.

Mais la paix de ce cimetière. Mais la lumière rasante qui joue sur les stèles. Un jour, peut-être…

 

Ecrit par Patrick Germain 07-11-2007


 

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Auteur : Méolice

Où est Recogne

Recogne

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Le cimetière allemand de Recogne

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La Porte de Trèves à Bastogne

La Porte de Trèves à Bastogne

La Porte de Trèves à Bastogne

 

Puissante tour carrée de quelques huit mètres de côté pour dix-sept de hauteur, la Porte de Trèves est un des derniers vestiges des fortifications qui entouraient Bastogne au Moyen Âge. Gros plan sur une vieille dame qui a beaucoup souffert.

 

 

 

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Par sa charte du 12 juin 1332, Jean l’Aveugle, comte de Luxembourg et de La Roche, roi de Bohème et de Pologne, affranchit les bourgeois de Bastogne, confirmant ainsi la localité dans son statut de « Ville ». Le château ayant été détruit par les Liégeois en 1236, Bastogne est reconstruite et fortifiée dans la foulée. En échange de quoi, la Ville eut pour obligation d’entretenir les remparts et les bourgeois d’en assurer la garde.

La Porte Basse, comme son nom l’indique, constitue alors l’accès principal à la localité par sa partie basse.

En 1602, Louis de Nassau assiège vainement Bastogne. Les remparts tiennent bon. Quelques années plus tard, comme en tant d’autres lieux, ils seront pourtant démolis sur l’ordre de Louis XIV, alors occupé à asseoir son pouvoir.

 

 

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Les remparts détruits, il ne reste que la porte.

La Porte Basse est ensuite restaurée, au XVIIIème siècle, devenant «Porte de Trèves» puisqu’ ouvrant la route dans la direction de ce centre alors important. Elle est convertie en prison et maison de passage, jusqu’à la guerre de 14-18.

Une première série de travaux de restauration est effectuée au XIXème siècle ; et le 22 février 1938, la Porte de Trèves est classée monument historique. Mais le tragique épisode de l’hiver 44-45 la laisse en ruines.

Relevée depuis lors, et gérée par le Cercle d’Histoire local qui y propose un intéressant panoramique de la préhistoire au Moyen Âge, le monument peut être visité sur rendez-vous. Des expositions temporaires y sont également organisées.

Non loin, l’église Saint-Pierre – édifice des XIIè-XVIè siècles – inscrit le hourd de bois cernant sa massive tour carrée dans le paysage bastognard.

 

 


Ecrit par : Patrick Germain 10-01-2008

Crédit(s) photographique(s) : Patrick Germain sauf carte postale ancienne
Crédit(s) iconographiques : gravure : tirée de « La Belgique Illustrée »

Sources :
•    « Communes de Belgique » – Collectif – 1980 – Crédit Communal de Belgique à la Renaissance du Livre éditeurs –
•    « La Belgique illustrée » – 1890 – Bruxelles, chez Bruylant ed. –
•    « La Belgique pittoresque » F. Alexis – M.G. – 2ème édition Grand IN-8″ – 1905 – Liège H. Dessain, imprimeur – éditeur –


 

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Où est la Porte de Trèves

Porte de Trèves

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La porte de Trèves

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3 balades à proximité de Bastogne

L’ offensive en quelques lignes

L’ offensive en quelques lignes

L’ offensive en quelques lignes

Après les combats de Normandie, le rouleau compresseur allié s’est mis en route, et son avance est foudroyante. Elle se poursuit d’ailleurs au nord et au sud du front. Au centre : l’Ardenne, où quasiment personne n’envisage même l’éventualité d’une attaque.

 

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Von Rundstedt

Le général Von Rundstedt fut chargé par Hitler de préparer le plan d’attaque. La bataille est aussi connue sous le nom d’Offensive Von Rundstedt. Photo: Deutsches Bundesarchiv

 

Pour défendre cette partie du dispositif, Middleton dispose d’un groupement de cavalerie muni d’armes légères, d’une division blindée et de quatre divisions d’infanterie. Les 99ème et 106ème ne comportent pratiquement aucun soldat aguerri ; les 28ème et 4ème sont au repos après avoir livré les violents affrontements de la forêt de Hürtgen.
De son côté, Hitler se rend compte que les armées alliées, bien que stoppées depuis septembre, vont venir à bout de ses forces.
Contre l’avis de la plupart de ses généraux, il prescrit une offensive par trois armées, sur un front de cent vingt kilomètres.
L’effort principal sera dirigé vers Anvers, et couvert par la 150ème brigade blindée S.S. commandée par Otto Skorzeny, revêtue d’uniformes américains, qui aura pour mission de désorganiser les lignes de communication ennemies.
D’autres opérations devront ensuite être lancées, au nord et au sud de la percée.
Le but recherché, outre de démoraliser des Alliés, est avant tout, en atteignant le port d’Anvers, de tarir leur approvisionnement.

 

Une contre-attaque surprend les alliés

 

Tigre royal

Le terrible « Tigre Royal » allemand, il fera des ravages dans les lignes alliées. Celui-ci est conservé dans le village de La Gleize.

 

 

Hitler rassemble alors vingt-huit divisions, pour la percée des Ardennes ; et six pour attaquer en Alsace. Le 15 décembre 1944, 350.000 combattants, 1.900 canons, 970 chars et canons d’assaut sont en place, derrière le front.
Le plan est audacieux. Il aurait pu réussir, comme en 1940. A tel point que Patton, lui-même, va douter un moment de l’issue de la guerre.
Et les préparatifs Allemands vont être si bien gardés, que la surprise va être totale pour des troupes que rien ne prépare à soutenir une contre-attaque.
Eisenhower a disposé ses unités de façon offensive, laissant la portion de front qui va supporter la contre-attaque aux mains des 80.000 hommes de Middleton soutenus par 24O chars, 190 canons auto-tractés et 390 pièces d’artillerie.
Le rapport de forces est clair, et l’on a vu ce qu’il était des troupes de ce secteur. Pourtant, beaucoup de ces  » bleus  » et ces soldats épuisés vont aller jusqu’au bout de l’héroïsme.

 

Le 16 décembre 1944, la bataille commence

 

Des SS à l'approche de Malmedy

Des SS à l’approche de Malmedy. On a longtemps cru que l’officier portant le képi pouvait être Peiper lui-même, il n’en est rien.

 

L’offensive est lancée le 16 décembre entre Monschau et Echternach.
L’assaut de l’aile droite de la VI° panzers S.S. de Dietrich est stoppé par une vigoureuse résistance américaine devant Monschau. La colonne de tête, commandée par Peiper, atteint toutefois les faubourgs de Stavelot.
L’aile gauche perce. Elle contourne Malmédy et s’empare d’un point de traversée sur l’Amblève, le 18 décembre. Elle n’ira pas plus loin.

 

Von Manteuffel

Von Manteuffel, l’aristocrate qui donnera des conférence sur la stratégie déployée après la guerre, aux Etats-Unis. Photo: Deutsches Bundesarchiv.

 

D’autres unités allemandes traversent l’Our, en direction de Bastogne.

A l’extrême sud du front, la VII° armée allemande (Brandenberger) doit progresser vers Mézières via Neufchâteau, pour protéger l’avance de Von Manteuffel.

Au sud, la V° Panzer de Von Manteuffel débute dans de bonnes conditions et perce le secteur du Schnee Eifel. Encerclés, deux régiments de la 106ème division US vont résister jusqu’à l’épuisement des munitions, avant de capituler le 19. Ce jour-là également, Saint-Vith est attaqué. Mais la 7ème division blindée US va s’y accrocher.

 

Réaction américaine

 

 

La neige et le froid sont omniprésents.

Les GI’s réagissent. La neige et le froid seront des éléments omniprésents durant toute la bataille. Photo : Archives US Gov.

 

 

Ce n’est que le 17 au matin qu’Eisenhower prend conscience de l’importance de l’offensive Allemande. Bradley ordonne alors à la 10ème division blindée de faire route vers le nord et avalise la démarche du général W.Simpson, de la IX° armée, qui avait envoyé sa 7ème division blindée vers le sud, en direction de Saint-Vith, afin de canaliser l’avance Allemande dans un couloir étroit.

 

Les chars Sherman auront fort à faire face aux terribles blindés allemands

 

Seule réserve stratégique dont disposent les alliés, le 18ème corps aéroporté (Ridgway) est engagé : les paras quittent Mourmelon en toute hâte. Initialement dirigée sur le secteur de Bastogne, la 82° airborne (All Americans) est finalement acheminée vers Werbomont ; et c’est la 101° division aéroportée (Screaming Eagles), confiée au général Mac Auliffe, qui reçoit l’ordre d’avancer sur Bastogne.

 

 

Le tournant de la bataille

 

 

Mac Auliffe

Mac Auliffe, le héros de Bastogne. Une formule très courte le rendra célèbre : « Nuts ». La place principale de la ville de Bastogne porte désormais son nom : la Place Mac Auliffe. Photo : Archives US Gov.

 

 

Les assauts des Allemands échouent, Von Manteuffel encercle la ville, puis la contourne pour reprendre sa progression. Cette défense l’oblige à distraire une part importante de ses forces de la percée vers la Meuse.
Le 22 décembre, Von Lüttwitz somme Mac Auliffe de se rendre. La réponse est entrée dans l’histoire : »Nuts ». Autrement dit :  » c’est la même chose qu’allez-vous faire foutre « , précise le colonel Harper à l’attention des émissaires.
Un détachement Allemand parvient le soir du 23 décembre à Dinant. Ces soldats seront les seuls à atteindre l’objectif. Ils y attendront des renforts et du ravitaillement qui ne viendront jamais.
Peiper, encerclé à La Gleize commence à se replier le 24 décembre en sabordant ses véhicules, eux aussi privés d’essence.
Sur le front commandé par H.Von Manteuffel, des éléments des 3ème et 7ème divisions blindées américaines s’interposent toujours, entre St Vith et Vielsalm. St Vith est enlevé par les Allemands, mais ce succès n’est pas exploité.
Le 20 décembre, Eisenhower place Montgomery à la tête des forces situées au nord.

 

Stoppés

 

L'aviation peut intervenir

Le ciel s’est dégagé, l’aviation US peut enfin ravitailler Bastogne. Photo : Archives US Gov.

 

 

Le jour de Noël, les Allemands lancent toutes leurs forces pour s’emparer de Bastogne. En pure perte. Et le 26, vers 17 heures, la 4ème division blindée US, l’une des unités de Patton, opère sa jonction avec la garnison.
Au sud, la VII° armée Allemande est contrebattue et repoussée sur sa ligne de départ. La pointe extrême de l’avance de Von Manteuffel est arrêtée à Celles. Le 26, c’est le repli. De même, l’armée de Dietrich, qui avait reçu l’ordre d’avancer vers le sud-ouest, est épuisée par les terribles combats pour Manhay.
La situation devient intenable, et les Allemands réalisent qu’il va leur falloir retirer leurs troupes, pour leur éviter l’écrasement. Mais Hitler refuse. Pire : il ordonne la reprise de l’offensive. Le 3 janvier, un assaut spectaculaire est encore lancé, en vain, contre l’obsédante garnison de Bastogne.
Le même jour,  » Monty  » engage la contre-attaque au nord. Le 9, la 3ème armée Américaine contre-attaque elle aussi, en direction d’Houffalize ; sur ce qui constitue désormais les arrières allemandes. Car le 8 janvier, Model a enfin reçu la permission de reculer.
Le 16 janvier, les 1ère et 3ème armées américaines opèrent leur jonction à Houffalize, et poursuivent les Allemands battant en retraite. La 1ère armée reprend Saint-Vith, dévastée, le 23 janvier.
Plus d’un mois après le déclenchement de l’offensive, les Allemands se retrouvent sur leur ligne de départ.

 

Un bilan terrible

 

 

Les généraux américains après la bataille.

Après la bataille, Eisenhower, Bradley et Patton à Bastogne. Photo : Archives US Gov.

 

Cette bataille, tant par les conditions climatiques que par la sauvagerie des combats, est l’une des plus terribles de celles livrées sur le front de l’Ouest.
Les Allemands y perdent environ 120 000 hommes, 600 tanks et camions, 1 600 avions et 6 000 véhicules. Les pertes Américaines sont aussi sévères: plus de 80 000 hommes ; soit environ 10 000 tués, 48 000 blessés, 23 000 prisonniers ou disparus. 733 chars et canons anti-tanks ont été perdus.
Les Allemands ont sacrifié leurs dernières réserves opérationnelles. Quelques semaines plus tard, les alliés seront au Rhin : Hitler a entraîné son peuple dans une spirale de mort, qui trouve son épilogue dans un Reich dévasté. La capitulation n’est plus qu’une question de temps.

 

Patrick Germain / 2007

 

Les photos proviennent des archives US et des archives de guerre allemandes.


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Décembre '44 | La Gleize

Des collections d’une richesse inégalée sur la Bataille des Ardennes.

V2 : une sinistre « première » à Sterpigny (Gouvy)

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V2 : une sinistre « première » à Sterpigny (Gouvy)

 

Les faits rapportés ici sont strictement exacts et se sont déroulés quelques jours avant la première libération de septembre 1944. Ils sont le résultat d’une recherche par Lambert Grailet de documents dans les archives des armées allemandes et alliées et sont basés sur les témoignages de personnes qui assistèrent sans savoir ce qui se passait à la montée des premières fusées dans notre ciel. Un an après la première information donnée par L.Grailet, l’autorité allemande et les historiens confirmaient ces faits.

 

Le liégeois Lambert Grailet est l’auteur de nombreuses publications intéressantes sur les environs de Liège mais aussi sur ceux des Tailles dont il était devenu second résident. Il se mit sur la piste de révélations inédites à l’occasion de la commémoration du cinquantenaire des événements de 1944-45 : ce fut la découverte et l’identification précise des sites de lancement mobiles des tout premiers V2 allemands.

 

 

 

 

Contrairement à la fausse impression laissée par des clichés de l’époque, la retraite en septembre 1944 des Allemands ne s’opérait pas comme un recul désordonné mais la manœuvre s’accomplissait sans précipitation. Des groupuscules protégeaient les arrières et un système équivoque fait de harcèlements sur le flanc des colonnes libératrices et de décrochages après l’ébauche d’une contre-attaque attirait à sa suite depuis la France une avance américaine trop rapide qui étirait à l’extrême ses lignes d’approvisionnement : l’intendance US ne suivait plus. C’est à ce moment que l’ordre de se déployer à contresens du mouvement de repli général de l’armée allemande  était donné à un détachement d’artillerie mobile : les fusées balistiques allaient apparaître officiellement pour la première fois ! Et ce début de l’ère spatiale aurait pour théâtre notre Ardenne, terroir si réservé que les témoins ne se manifesteront qu’après un demi-siècle d’hésitations trop prudentes alors que la libération de 1944 aurait dû être marquée par la révélation de cet événement exceptionnel.

 

De l’Allemagne vers l’Ardenne

 

v2_sur_sdkfz8Le 2 septembre, un énorme convoi quitte Euskirchen pour gagner dans le plus grand secret les abords de la Baraque de Fraiture . Dans la file des camions s’intégraient des tracteurs qui tiraient une longue et robuste remorque d’une conception remarquable, aux nombreux trains de roues couplées, les Meillerwagen. Sur ces dernières reposaient des sortes de fuselages d’avion sans aile, recouverts de bâches épaisses sous lesquelles on devinait la forme des empennages. Suivaient dans la colonne des camions-citernes chargés de véhiculer les tonnes d’agents propulseurs (oxygène liquide et alcool), les réserves de carburant nécessaire au déplacement, l’explosif dont l’ogive des fusées serait pourvue, la logistique assurée par un détachement de techniciens très compétents formés notamment sous la direction de Werner von Braun, des camion –  ateliers. Enfin, la protection du convoi était assurée par des blindés légers. Des témoins virent passer, de nuit, cet impressionnant convoi entre Stavelot et Trois-Ponts et à Grand-Halleux.

 

 

Les remorque d’une conception remarquable, les Meillerwagen

Les remorque d’une conception remarquable, les Meillerwagen.

 

 

Quel est l’objectif des V2 se Sterpigny

 

Le 6 septembre, deux Meillerwagen  portant chacune une fusée quittent leur cachette de La Baraque pour les environs de Petites-Tailles : pas besoin d’un grand mouvement de véhicules pour la mise en place et à la verticale, l’équipe est bien rôdée et a fait de nombreux essais. L’objectif visé n’est ni plus ni moins que Paris ! A 10 heures a lieu la mise à feu de la première fusée mais il ne se passe rien. Un heure plus tard, même chose avec la seconde. Les premiers essais tournent donc court en raison, semble-t-il, de l’humidité. Tout est remballé et les Allemands vont chercher un site de remplacement. Le convoi se retire partie à Aldringen et partie à Grûfflingen.

 

Décollage d'un V2

Photo d’illustration : décollage de la base de Peenemünde qui était était à la fois, entre 1936 et 1943, un centre de fabrication et un site d’essais de missiles.

 

 

Le 7 septembre, le tout est ramené dans les environs de Gouvy et le 8 à l’aube, les Meillerwagen se dirigent vers Sterpigny et déposent leur chargement dans une chemin forestier à quelques mètres de la route principale, au lieu-dit â Beûlèu et les différentes phases de préparation des fusées telles qu’elles s’étaient déroulées aux  Petites-Tailles deux jours avant débutent.

 

Décollage d'un V2

Photo d’illustration : décollage de Hollande

 

Le 8 septembre, à 8h40, un bruit terrifiant réveilla Gouvy

 

Tout à coup à 8h40, en ce vendredi 8 septembre 1944, un bruit terrifiant déchira le calme que connaît la région. D’après les témoignages, le vacarme inexplicable fut suivi d’un « coup de canon ». L’air ambiant vibrait comme si une catastrophe naturelle était en train de frapper le pays. Les témoins ( un groupe d’Allemands prenant son déjeuner dans une ferme de Halconreux et ignorant tout de ce que préparait leur propre camp juste à côté, des paysans au travail dans leur ferme et dans leurs champs, un groupe de maquisards cantonnant à 400 m, l’instituteur du village …) assistaient malgré eux à un spectacle des plus extraordinaires pour l’époque : ils furent les premiers civils dans le monde à pouvoir observer le tir d’une fusée balistique en campagne. Ils avaient fortuitement aperçu l’envol de la première des deux fusées qui avait surgi de derrière les frondaisons de la forêt. Alors que son grondement dantesque et le frémissement de l’air ambiant s’amenuisaient, elle filait de plus en plus vite avec son panache de flamme orange.

 

 

V2 en vol vers Paris

Le premier missile n’atteindra pas sa cible.

 

 

L’impact de ce premier V2 n’a jamais été retrouvé : sans doute s’est-il désintégré en altitude.

 

Alors que le bruit se répandait dans les villages voisins qu’un énorme canon allemand du type Grosse Bertha de 14-18 avait tiré sur Paris depuis le « Beûleû « , à 11 heures, la deuxième fusée était tirée, répandant la même terreur, non seulement cette fois sur le site du lancement mais, hélas, cinq minutes plus tard sur Maisons-Alfort au sud-est de Paris où six personnes étaient tuées et trente-six blessées. Cette réussite dramatique était donc une grande première mondiale.

 

 

V2 sur Londres

Dommages causés par des attaques à la roquette V2 en Grande-Bretagne, 1945. Appartements en ruine à Limehouse, East London. Photo publiée par l’Imperial War Museum.

 

Situation des sites de lancement

 

De tout ceci, on n’a rien su durant cinquante ans, jusqu’à ce que Lambert Grailet ne le révèle grâce à ses recherches. La rumeur se limitait à celle du gros canon. Il s’en était pourtant fallu de peu. Le 10 septembre, parmi les Américains libérant Houffalize se trouvait un correspondant de guerre particulier : le futur Prix Nobel de littérature 1954 Ernest Hémingway. Le lendemain, la progression américaine continuait vers Sterpigny mais à Cherain, donc à proximité du Beûleû,  Hémingway toujours à l’affût d’un scoop pour son journal, décide d’accompagner la colonne gauche qui libérera Courtil et Beho, ratant ainsi la possibilité d’annoncer au monde la première mondiale du V2. C’est ce  qui s’appelle rater la montre en or. Le hasard qui fait parfois bien les choses en avait, ce jour-là, décidé autrement.

 

Ecrit par :Robert Nizet 15-07-2008

 

Crédit(s) photographique(s): v2rocket.com
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Note :
Note de la Rédaction
Beaucoup de sites ont pour objet l’histoire des fusées / missiles V 1 et 2, sur la Toile. Trop nombreux sont ceux qui se contentent d’aborder le côté technique, faisant fi de la réalité des souffrances physiques et morales engendrées par ce qui fut, il est vrai, l’ancêtre des premières fusées spatiales. Certes le temps a-t-il passé et, paraît-il, nombre de jeunes gens savent à peine qui fut Adolf Hitler, le nazisme et sa folie meurtrière. Ce n’en est que plus grave. Il est, à notre avis, trop facile et proprement criminel de faire l’impasse – quels qu’en puissent être les motifs – sur une réalité trop souvent occultée en ce cas comme en d’autres : le sang versé par le fait de ces petites merveilles de technologie ou par tel brillant stratège ne sort jamais, lui, d’une planche à dessins. Ne l’oublions jamais !
Source :
•    PREMIERE MONDIALE POUR LE V2 SUR PARIS, Le 8 septembre 1944 à Gouvy en Ardenne belge… par Lambert Grailet, 1996

 

Maquette et proportions V2

Les proportions du V2 – Légendes des pièces : Wikipedia
1 – Charge militaire | 2 – Système gyroscopique | 3 – Guidage et radio commande | 4 – Réservoir d’éthanol | 5 – Fuselage | 6 – Réservoir d’oxygène liquide | 7 – Réservoir de peroxyde d’hydrogène | 8 – Bouteille d’azote pressurisé | 9 – Chambre de réaction du peroxyde d’hydrogène | 10 – Turbopompe | 11 – Injecteurs éthanol/oxygène | 12 – Châssis moteur | 13 – Chambre de combustion | 14 – Empennage (x4) | 15 – Tuyère | 16 – Déflecteurs de jet en graphite(x4) | 17 – Gouvernes externes (x4)


Où est Gouvy

Sterpigny

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Aire de lancement

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BONUS VIDEO | Les armes secrètes d’Hitler  | V1 et V2

Histoire des armes nouvelles développées par les Allemands durant la seconde guerre mondiale : les armes de représailles V1 (bombe volante) et V2 (fusées). Depuis le village de Peneemünde, Wernher Von Braun va marquer l’histoire en concevant la première fusée militaire. L’ère des missiles a commencé. On connait moins le coût humain de cette aventure ; pour produire les V2 en série il a été fait appel à une main d’oeuvre tirée des camps de concentration. 4 hommes seront sacrifiés pour produire une seule fusée. Ce film retrace aussi leur histoire.

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