Le mélèze
Il est aisé de distinguer le mélèze des autres résineux en automne et en hiver : il est le seul résineux européen à perdre ses aiguilles lorsque les frimas s’annoncent. Il prend des couleurs de feu en octobre, passe rapidement du vert tendre au jaune flamboyant.
Impossible de le confondre avec un autre résineux en automne. Il est le seul à perdre ses aiguilles.
Comme les autres résineux qu’on peut croiser en Ardenne, les mélèzes ont été introduits dans le courant de la deuxième moitié du 19éme siècle.
Le mélèze d’Europe (Larix decidua) nous vient principalement des Alpes. Son bois est très durable, probablement le plus durable de tous les résineux européens. Dans sa région d’origine, il était prisé dans la construction et utilisé en couverture de toitures sous forme de bardeaux.
Il fut introduit en Ardenne lors des grands programmes de régénération forestière du 19 ème siècle.
On l’introduit en forêt mais également dans les parcs mettant ses couleurs automnales à profit en décorant les espaces publics. Il fut assez répandu à l’époque mais se vit très attaqué par un champignon, le chancre du mélèze qui contraria son développement et sa diffusion.
Les sylviculteurs se tournèrent alors vers une autre région du monde et une autre variété de mélèze : le Japon, plus précisément l’île de Honshu. Le mélèze du Japon ( Larix leptolepis) résiste mieux aux agressions naturelles, pousse plus vite, mais présente deux inconvénients par rapport à la variété européenne : son bois est moins durable lorsqu’il est mis en œuvre et il développe de plus grosses branches, donc de plus gros nœuds sur les pièces sciées.
Là encore, pleins de ressources, les scientifiques ne tardèrent pas à mettre au point une variété croisée entre les deux origines : le mélèze hybride. C’est lui qu’on rencontre le plus fréquemment. Il fait une bonne moyenne entre ses deux parents, son bois est un peu moins durable que le mélèze d’Europe mais ses branches forment moins de gros nœuds. Et surtout, suprême qualité en production de bois, il pousse très vite.
Malgré la qualité de son bois et la rapidité de sa croissance (donc sa productivité), le mélèze n’est pas une essence très recherchée par les sylviculteurs, peut-être est-ce dû au fait que les jeunes sujets ne poussent pas très droit, il est donc difficile de bien valoriser les jeunes arbres d’éclaircies.
Par contre, les grumes de bonnes dimensions qui sont dirigées vers la scierie sont appréciées pour les usages en menuiserie intérieure comme extérieure. Le cœur rouge du bois y est pour quelque-chose, il donne une belle couleur aux planches et surtout reste très durable. Il est donc conseillé en bardages ou en bois de terrasse.
Contrairement à l’épicéa, le mélèze est une essence qui a besoin de lumière pour se développer. On dit que c’est une essence « héliophile ». Les peuplements sont clairsemés, souvent éclaircis par les forestiers, ce qui permet de développement de végétation sous les arbres.
Les aiguilles du mélèze disposées en « bouquets » ou « rosettes » sur les rameaux.
L’écorce peut être très épaisse au pied des arbres âgés. Pour l’anecdote, notons que les bûcherons aiment travailler dans les mélèzes, les bois clairsemés tombent facilement et, comportant peu de branches basses, l’ébranchage est vite réalisé. Par contre, l’arbre n’est pas agréable à écorcer à la main au moyen de la « rasette », les petites aiguilles urticantes occupent le dessous de l’écorce et irritent les mains si l’ouvrier ne porte pas de gants.
Fr. Rion 2022
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